Laëtitia
Paysanne !
Après Alain sans famille, voici le portrait de Laëtitia en famille. Une famille de cinq et sa douce routine : brosser les dents, faire les devoirs, ranger la chambre… Tout cela est finement saisi par Nelly Sabbagh, épaulée par la caméra de Sarah Balounaïck.
Dans ce quotidien, la réalisatrice focalise son attention sur la relation mère-fille, Laëtitia-Emma. Emma n’aime pas le travail de sa maman (éleveuse de volaille avec Fabrice, le papa) : Tu pues, je ne veux pas te faire de bisous ! C’est trop la honte avec les copines. Au point qu’Emma ne les invite pas à la maison. Laëtitia prend cette claque avec le sourire, entre écoute et volonté de s’accomplir. J’aime bien dire que je suis paysanne ! Je tire une fierté de ce statut.
Sensible et angoissée par moments, Laëtitia veut garder le cap,
être à la hauteur de ses ambitions, ne pas se laisser abattre… Elle affiche son goût pour la lutte paysanne, son admiration pour ses amies : des femmes combattantes. Le film achève sa révolution sur le face à face Laëtitia-Emma.
Je suis une mère chiante ? Sans acquiescer, Emma ne dit pas non. Moment de grâce, élans d’amour retenus, la mère et la fille semblent déjà avoir trouvé la juste distance, entre fusion et rejet, protéger mais laisser s’épanouir.
Encore un très beau portrait, simple, sensible et intelligemment construit.
LAËTITIA
LAËTITIA
un film de Nelly Sabbagh (2013-14')
NELLY SABBAGH
NELLY SABBAGH
Nelly Sabbagh, passionnée d’écriture, de voyages, de photo et de vidéo, partage sa quête sur son site des figures :
Il s’agit d’inventer des projets mêlant la création artistique, une approche anthropologique et le lien social.
L’enjeu est avec sincérité et responsabilité de révéler depuis des visages et des parcours “ordinaires extra” une humanité, des enjeux de société.
Casser du barbelé.
Des figures c’est avant tout une démarche artistique, une intention simple et crue, des processus instinctifs et lents.
Nous organisons des espaces/temps de rencontres avec des habitants en des territoires multiples, tantôt en Bretagne, tantôt chez nous, tantôt loin, encore plus loin. A travers nos travaux nous cherchons à tisser de la manière la plus juste possible les mots et les images, les expressions et les caractères des personnes rencontrées. Ce « tissage » est notre travail d’écriture, qui vise à faire remonter vers le lecteur/spectateur les enjeux d’un être inconnu à travers des petits riens et des grandes franchises.
9 janvier 2020 10:51 - Monfort
Bonjour !
J ai bien aimé ce film court : la vie de paysanne..le bonheur de l être et de l assumer auprès de ces proches. Parfois oui, c est surement très dur de ne pas partager ce bonheur et si en plus , on juge cette activité comme dégradante...
Mais les préjugés des enfants sont toujours bons pour débuter une discussion apaisée.
Bravo pour ce joli résultat : tendre et lumineux .