Nomadanse

(2021 - 20’)

Initié par l'association Danse à tous les étages, Nomadanse est un festival itinérant construit avec les communes bordant le canal de Nantes à Brest. Nomadanse propose treize représentations, trois résidences en milieu scolaire, une journée de rencontre professionnelle Tremplin, un module de formation, dans des cadres inédits : théâtres et lieux culturels, mais aussi lieux de patrimoine, salles des fêtes, cours d’écoles et espaces naturels.

Danse contemporaine, danse baroque, performances in-situ, spectacles jeune public ou jeune création chorégraphique contemporaine, Nomadanse donne à voir des démarches artistiques singulières et une pluralité d’esthétiques avec un enjeu commun : celui de la rencontre par le biais de la danse, entre des artistes et des habitants. Une rencontre hors les institutions, plus intime et personnelle.

FAILLE

Pour cette pièce, Thierry Micouin et Pauline Boyer reconstituent un cadre de jeu dans un espace naturel sensible et y dessinent un périmètre scénique. Jouant de la présence comme de l’absence des corps dans le champ de vision des spectateurs, ils donnent à voir les alentours, jouent de la profondeur de champ depuis des points de vue fixes et invitent ainsi à construire un regard pictural.

C’est donc une création de tableaux en mouvement d’où émergent les multiples paysages qui nous entourent par leur représentation. Une expérience artistique qui transforme la perception de nos environnements, faisant de Faille une machine à fabriquer des paysages à partir de peintures vivantes et en mouvement.

ÊTRE MILIEU DES MILIEUX

Ici, le public est convié, entre chien et loup, dans une clairière, une étendue. Le danseur, Sylvain Prunenec, apparaît comme s’il arrivait d’ailleurs et, après sa rencontre avec les spectateurs, il repartira comme il était venu. La rencontre s’articule autour de plusieurs temps : une descente dans les profondeurs ténébreuses de la terre, la découverte de différentes tribus graminéennes, une exploration topographique du territoire.

La danse, les textes, la musique et les images se combinent pour permettre l’évocation poétique d’un dialogue ranimé entre l’humain et la nature.

FATA MORGANA

Imaginé par Béatrice Massin, cette chorégraphie fait référence à un phénomène optique qui résulte d’une combinaison de mirages. Quand une couche d’air chaud recouvre une couche d’air froid, les rayons du soleil passant au travers sont déviés. Les objets reflétés paraissent ainsi beaucoup plus hauts et élevés. Ces silhouettes, ces corps dansants invitent à prendre le temps de découvrir ce domaine, ses recoins secrets et ignorés, ses perspectives.

Vagabonder en leur compagnie permet de goûter les lumières, les couleurs, les odeurs, les sons, les espaces. Ils font danser le lieu, leur taille humaine joue comme une échelle pour révéler les espaces contrastés d’un même monument.

1X1

Performance conçue pour un artiste et un spectateur unique. Katell Hartereau, Léonard Rainis et leurs danseurs invitent tour à tour chaque spectateur à entrer sous une tente placée dans l’espace public. Il est protégé, coupé de l’extérieur et du regard des autres. Debout ou assis, il peut alors contempler rien que pour lui une danse. Il peut aussi faire d’autres choix : discuter, philosopher, écouter une musique, ou ne rien faire, ou bien faire beaucoup.

Chaque passage est limité et il faut déjà ressortir pour laisser la place à un ou une autre, mêmes règles du jeu, mais assurément pas la même rencontre.

COMME UN SYMBOLE

Tour à tour barbare, racaille, terroriste potentiel ou éternel étranger, le jeune de banlieue est une figure souvent masculine, méprisée, adulée, sacrifiée ou érotisée. Les créations d’Alexandre Fandard, artiste visuel et chorégraphique, ne se figent jamais dans une seule forme et portent à la scène tous ces archétypes bétonnés. Dans cette nouvelle recherche en solo, il traite le jeune de banlieue Comme un symbole.

LA RÊVEUSE

Danse obsessive, circulaire, errance autour d’un centre, spirale qui ne connaît ni début ni fin, où l’âme et le corps viennent s’enrouler sur ce qui demeure invisible. La rêveuse est une orchestration des coïncidences dépourvue d’enjeu. Les variations sont aléatoires, imprévisibles et singulières. Des images apparaissent, fulgurantes, sans jamais trouver de point d’ancrage dans l’espace dans lequel elles se meuvent.

La rêveuse est une contemplation hypnotique et insaisissable. La danseuse, Jennifer Dubreuil Houthemann, est prise dans une boucle infinie comme un pendule poursuit sa course, imperturbable, papillon de nuit sortant de sa chrysalide.

INGING

Simon Tanguy signe une adaptation d’un concept imaginé en 2010 par la chorégraphe et performeuse new-yorkaise Jeanine Durning. Entre performance parlée et rêverie, méditation et psychothérapie, Inging repose sur une pratique obstinée du langage. Avec un art immodéré du coq à l’âne et du dérapage (in)contrôlé, Simon Tanguy fait défiler les pensées telle une cascade de mots et d’associations d’idées.

Dans cette chorégraphie de l’esprit, danseur et public sont entraînés dans un déséquilibre constant – confrontés à la limite du langage articulé comme paradigme de la communication, du savoir et de la compréhension.

VICTOIRE

Lectures dansées du livre de Claire Cantais Votez Victorine ! un spectacle créé par Sébastien Laurent. Il s'agit d’engager différents procédés et niveaux d’interprétation de cette histoire, celle de la libération et de la prise de pouvoir d'une femme - Victorine - qui brise ses chaînes et devient maîtresse du jeu. L’enjeu de cette pièce est de montrer le mouvement de cette libération, en convoquant l'histoire de l'art, l'histoire des femmes, l'histoire d'une héroïne.

Victoire aborde diverses questions sur la condition féminine, la représentation des femmes dans les œuvres d’art, l’indépendance et l’éducation. Les questions du costume et de son absence y sont également abordées.

LE MONDE >>> Le silence. D’un coup, énorme, comme on laisse tomber une pierre dans le vide en écoutant sa chute. Très émouvant, il clôt la performance Inging de Simon Tanguy.

LE MONDE >>> J’ai vécu dans une quinzaine de villes de banlieue. J’ai envie d’en parler dans ce spectacle. Je ne veux surtout pas singer les gens qui y habitent mais tenter de casser les stéréotypes et évoquer ce mépris des classes qui existe toujours, explique Alexandre Fandard au sujet de son spectacle Comme un symbole.

LE TÉLÉGRAMME >>> Sur les rythmes tribaux du musicien Julien Chamla et avec une lumière soignée de Bénédicte Michaud, la chorégraphe Jennifer Dubreuil Houthemann, avec une sensualité exacerbée, a proposé un véritable choc à une assistance médusée.