Après les chaos
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NOUS N'IRONS PLUS À VARSOVIE
de Gérard Alle et Sylvain Bouttet (2017)
Un homme vieillissant avec sa femme dans une maison de la baie de Douarnenez. Le temps s'écoule selon le même rituel… Le calme après la tempête du massacre organisé des Juifs de Pologne, alors que lui était adolescent. Mais le vieux monsieur ne s'arrête pas à l'innommable. Il fouille dans ses souvenirs, réfléchit sans cesse, élabore une mise en abîme de sa propre vie et du vingtième siècle pour mieux nous parler d’aujourd’hui et des petits faits de tous les jours qui préfigurent la barbarie ou permettent de la repousser. Une visite organisée, une dérive plutôt, qui met à mal bien des croyances et des préjugés sur nos vies. Avec en plus l'humour et le sourire de deux amoureux intemporels.
>>> un film produit par CANDELA PRODUCTION
INTENTIONSQuelque chose d’essentiel à transmettrepar Gérard Alle
On est une vingtaine de personnes venus assister à une soirée Cabaret du garage, comme l’a baptisé le propriétaire des lieux. Un vieil homme s’installe au piano, c’est Georges. À l’entracte, on fait connaissance. Je ne sais pas encore que j’ai affaire à un scientifique spécialiste de la relativité. Au fil de mes visites, j’ai découvert un survivant de l’insurrection du ghetto de Varsovie et un ancien collaborateur d’Einstein. Et je n’étais pas au bout de mes surprises !
Sylvain Bouttet m’a accompagné. Avec Georges et Mitoune, nous avons parlé politique, histoire, littérature, peinture, dérapages contrôlés... Je ne sais pas ce qui a tant troublé Sylvain. Georges tremblait à peine, mais il a remarqué que son Parkinson était déjà bien avancé. Il faut filmer. Ils ont quelque chose d’essentiel à transmettre. Une complexité de l’Histoire, la grande histoire imbriquée dans la petite, la barbarie d’hier interrogée pour traquer tout ce qui pourrait nourrir la barbarie de demain. Et tout ça, à travers des mots très forts. Une chance rare. Une urgence, aussi.BIOGRAPHIESGERARD ALLE ET SYLVAIN BOUTTETGérard Alle
Né en 1953 à Bègle, il passe enfant toutes ses grandes vacances chez sa grand-mère en Bretagne. Fille d’un conteur réputé, elle lui transmet l’envie de raconter des histoires. Tour à tour comédien, écrivain, metteur en scène, avant de devenir rédacteur en chef de l’hebdomadaire breton du Centre Ouest Bretagne Nekepell dans les années 1990. Gérard Alle est un touche à tout.
En 2000, il publie son premier roman Un air à faire pleurer la mariée, coup de cœur du magazine Télérama.
Devenu pigiste pour des magazines comme ArMen, Bretagne Magazine ou Village Magazine, il anime des ateliers d’écriture et poursuit son travail d’auteur, donnant jour à une trentaine d’œuvres (romans, recueils de nouvelles, livres documentaires, pièces de théâtre, essais).
En 2012, il est scénariste et coordinateur de la collection de courts-métrages Braquages pour France Télévisions-France 2. Aujourd’hui, réalisateur de documentaires, et auteurs de d’albums jeunesse, il a réalisé Mon lapin bleu, Hénaff ou le mystère de la petite boîte bleue qui ont reçu un accueil très favorable. Il a également publié les albums jeunesses Il pleut, il pleut Berbère ! et La sieste du taureau.Sylvain Bouttet
Né en 1960 à Dinard, Sylvain Bouttet est d’abord un photographe qui travaille sur l’humain. Publié dans Chasse-Marée, Voiles et Voiliers, Photo-Reporter, il est Lauréat du prix Olympus-Tamron, de la Guilde de l’Aventure puis finaliste du prix Ilford. Il devient ensuite réalisateur-cadreur de documentaires pour France Télévisions (Thalassa, Faut Pas Rêver…) et Arte. Son film Love est sélectionné en 2010 à Documentaire sur Grand Écran.
Au total, il a tourné une trentaine de documentaires dont : Fin de moi(s), Une enfance en absence, Quand on est mort, c'est pour combien de dodos ? Un jour, la rue, Planète Zanzan, Vies en chantier, La marée était en vert, Le voyage de Jacky (Molard), Un homme à la mer, Ça tourne à la campagne…REVUE DU WEBLes mille vies de Zbigniev MetanomskiOUEST-FRANCE >>> De l’Espagne à Israël, d’informaticien à professeur de karaté, Georges a eu mille vies, toutes plus rocambolesques les unes que les autres.
FRANCE CULTURE >>> Dans un papier publié par le site Project Syndicate, cet intellectuel éminent et homme politique israélien écrit que Gomulka - le dirigeant communiste de l’époque 1956-1970 - lorsque le chancelier allemand Willy Brandt accomplit le geste courageux de venir s’agenouiller devant le monument commémorant les combattants de l’Insurrection du ghetto d’avril 1943, aurait murmuré : le mauvais monument.
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