L'éclate
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12/07/2027
Faire la fête c'est provoquer un temps de défoulement collectif, un temps hors de la routine du quotidien, hors des règles de la bienséance, au-delà du bien et du mal. On s’éclate, chorégraphie salvatrice pour apaiser des tensions et retrouver le plaisir simple d’être ensemble sans avoir à bien se tenir.
Sujet de choix pour les artistes désireux d'explorer les situations-limite, quand la fête, qu'elle soit joyeuse ou cathartique révèle la face cachée des hommes, pour le meilleur ou pour le pire.
À Rennes cet été, trois lieu emblématiques de l’art contemporain s’associent pour une offre panoramique des représentations de la fête par des artistes d’ici et d’ailleurs.
Une page KuB en coédition avec Rennes, Ville et Métropole
PAS SOMMEIL : LA FÊTE DANS TOUS SES ÉTATS
PAS SOMMEIL : LA FÊTE DANS TOUS SES ÉTATS
Exporama (2022 - 12’)
À Rennes, les Champs Libres, le Musée des beaux-arts et le FRAC Bretagne organisent conjointement une exposition sur le thème de la fête. Les Champs Libres exposent des œuvres de Julie Hascoët, de William Kentridge et de Mark Neville. Dans Murs de l’Atlantique, Julie Hascoet photographie les free parties, une version intense de la fête dont la Finistérienne tire des clichés tout en poésie et en douceur. La propostion du FRAC Bretagne va de Marina Abramović à Andreas Gursky, de Keith Haring à Christodoulos Panayiotou, d'Agnès Varda à Gillian Wearing. Focus sur Celebration ? Real life revisited de Marc Camille Chaimowicz,
une œuvre créée en 1972 et maintes fois remaniée. Acquise par le FRAC de Dijon en 2002, elle met en scène une ambiance de fin de soirée.
Au Musée des beaux-arts, la fête se déploie dans tous les espaces, avec un parcours évocateur allant de L’entrée en piste à Dansez maintenant et qui se termine en Gueule de bois. Focus sur Untitled (Dancing Nazis) de Piotr Uklánski qui associe deux œuvres : un dancefloor lumineux et une série de photos d’acteurs grimés en nazis. Une hybridation qui suscite bien des interrogations...
EXPORAMA
EXPORAMA
En juin 2022, pour sa deuxième édition, Exporama, le rendez-vous annuel d’art contemporain de Rennes interroge la fête en tant qu’expérience féconde, à travers diverses composantes : le rassemblement populaire, la danse, la revendication identitaire et militante.
L’exposition se veut ouverte, festive, politique, généreuse, contemplative, revêche et militante. Elle entend évoquer la fête dans toutes ses acceptions : de la kermesse de village au concert de rock, de la rave techno à la culture queer… Tout en réunissant des pratiques artistiques diverses. La fête est envisagée comme un temps de réjouissance autant que de résistance, de revendication sociale, identitaire et culturelle. Les œuvres exposées invitent le public à vivre une expérience interpellant les cinq sens, incitant à l'interaction avec les dispositifs proposés et à la mise en mouvement du corps. Les esthétiques, les ambiances, les signaux, les équipements extraits du monde festif sont ici transposés et mis au service des œuvres d'art, avec une bonne dose d'humour.
Une nécessité impérieuse de faire la fête
Une nécessité impérieuse de faire la fête
par Destination Rennes
Entretien avec Jean-Roch Bouiller, directeur du Musée des beaux-arts de Rennes, Étienne Bernard directeur du Frac Bretagne, Claire Lignereux, coordinatrice d'Exporama et responsable art moderne et contemporain au Musée des beaux-arts et Yves-Marie Guivarch, chargé de programmation aux Champs Libres.
Comment est venue cette idée de consacrer une exposition d’art contemporain au thème de la fête ?
JR Bouiller : L’idée a émergé progressivement, suite à un projet d’exposition autour de la photographe américaine Nan Goldin qui n’a pas pu avoir lieu. Après la période pandémique, ce thème nous a semblé encore plus opportun et pertinent en raison du lien particulier que Rennes entretient avec la fête. Et du désir partagé de se retrouver et de célébrer, après de longs mois de privations !
E Bernard : La fête fait vraiment partie de l’histoire de Rennes, avec les Trans Musicales, la rue de la soif… Et après tous ces confinements, il y une nécessité impérieuse de faire la fête. En imaginant cette exposition, on a fait le pari que 2022 allait être le crépuscule de la pandémie. Il y avait aussi une envie de travailler ensemble autour de ce trait de caractère du territoire, de prolonger ce qui s’est passé en 2021 avec la Collection Pinault et la Couleur crue. On reproche souvent à l’art contemporain d’être un peu segmentant, avec la fête au contraire on a un sujet fédérateur qui touche tout le monde.
C Lignereux : C’est tout l’esprit d’Exporama de proposer une offre variée dans plusieurs musées et équipements culturels pour inviter les visiteurs à faire un parcours à pied ou à vélo entre les lieux d’expositions. Le thème de la fête permet également d’avoir une typologie d’œuvres très diversifiée, avec des photos, des vidéos, des installations, dans un rapport à l’œuvre d’art différent. Beaucoup d’installations invitent ainsi le visiteur à participer, à danser. L’idée d’un rapport convivial à l’œuvre d’art nous plaisait.
YM Guivarch : La fête est une porte d’entrée séduisante pour aborder plein de sujets liés aux identités, aux genres, aux revendications sociales et politiques et à certaines formes d’excès aussi bien sûr. À partir d’un sujet qui parait un peu léger, on peut s’interroger sur beaucoup de sujets contemporains…
Le reste de l’interview est à lire sur Destination Rennes.
Julie Hascoët
Julie Hascoët
Julie Hascoët mène un travail artistique protéiforme qui déborde le cadre de la photographie pour embrasser les domaines de l’édition, de l’installation et des pratiques curatoriales. Née en 1989 à Douarnenez, elle obtient le diplôme de l’École de la photographie d’Arles en 2012. Elle est co-fondatrice du projet Zines of the zone dont le champ d’action, sous la forme de tournées en Europe, se situe à l’intersection entre l’exposition, la collecte et l’inventaire. Son travail photographique s’articule autour de questions liées au territoire et son occupation, à l’architecture et à la cartographie.
Piotr Uklański
Piotr Uklański
Piotr Uklański est un artiste polonais né en 1968. Photographe de formation, il a mis en jeu les conventions et les codes régissant les pratiques artistiques dès les années 1990. Artiste complet maniant aussi bien l’installation que la photographie, la vidéo, la sculpture et la tapisserie, Piotr Uklanski est une figure majeure de la scène contemporaine internationale. Ses œuvres interrogent les icônes de notre société à travers une approche ironique et provocatrice.
Marc-Camille Chaimowicz
Marc-Camille Chaimowicz
Marc-Camille Chaimowicz est un artiste français né à Paris en 1947. Sa pratique se situe entre le design et l'ameublement intérieur. Il traite ainsi du rapport entre l'art et le mobilier (fonctionnel ou non), met en situation des éléments de mobilier combinés avec des tissus, des papiers peints et des tapis. À travers ses espaces, l’artiste cherche à interroger la notion d’intimité qu’il définit comme un état d’esprit.
L’art contemporain explore la fête
L’art contemporain explore la fête
FRANCE CULTURE >>> La fête comme expérience artistique fondatrice ? Éléments de réponse avec le plasticien Boris Achour qui présente l'une de ses œuvres dans l'exposition.
OUEST-FRANCE >>> Avec l’exposition d’art contemporain Pas sommeil, trois musées de Rennes explorent le thème de la fête. Subversive avec les photos de rave parties de Julie Hascoët, intime avec Nan Goldin : la fête n’a pas fini de nous étonner.
FRANCE-INFO >>> Peut-on s’amuser alors que chaque jour la folie humaine fait des siennes ? Est-ce décent ? Moins torturé, plus festif, l’Allemand Bernahrd Martin invite le visiteur dans son Single Disco.
UNIDIVERS >>> Êtes-vous bien réveillés ? En pleine forme ou non, rien ne vous oblige à commencer votre visite de Pas sommeil. La fête dans tous ses états par Les Champs Libres. Pour autant, le travail de Julie Hascoët qui y est exposé constitue une introduction à un voyage girovague, une entrée sur la piste de danse façon maelström festif !
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