Noirs desseins
La plaine de Lenz met en scène deux frères, Caïn et Abel contemporains, le pragmatique et le tourmenté, l’un écrasant l’autre. Cette histoire oppressante nous est racontée de façon singulière par Olivier Jagut qui a recours à des marionnettes dont le visage est celui de comédiens photographiés en 3D. Il crée ainsi un genre hybride, entre cinéma d’animation et roman photo, transportant ses personnages dans une atmosphère de musée de cire comme si le monde dans lequel ils se trouvent était déjà révolu.
La confrontation fratricide n’aura pas l’issue attendue, la saisissante poésie de l’auteur ayant d’autres desseins que de reproduire les déterminismes bibliques.
LA PLAINE DE LENZ
LA PLAINE DE LENZ
d’Olivier Jagut (2015 - 27’)
Une lutte psychologique s’engage entre un promoteur immobilier et son jeune frère lorsqu’ils héritent d’un terrain situé au lieu-dit La plaine de Lenz.
Les opposés s’attirent
Les opposés s’attirent
par Olivier Jagut
J’ai décidé de réaliser un film dont l’intrigue serait l’affrontement entre deux frères aux personnalités a priori opposées. J’ai recherché une forme visuelle qui donne à voir les désirs et conflits intérieurs des deux frères. Entre répulsion et attraction, non-dits et manipulation, ils se rejoignent dans leurs contradictions. Et tout cela, de manière silencieuse.
La forme filmique que j’ai choisie et la bande son créée par Bertuf entremêlent rêve et réalité. J’ai fabriqué les décors du film à échelle réduite, puis j’y ai installé mes acteurs poupées en les mettant en scène dans des positions figées. Ainsi, l’histoire se raconte à la manière d’un roman-photo. Les visages des personnages ont fait l’objet de prises de vues avec des comédiens réels, pour ensuite être intégrés en post-production dans les corps artificiels.
Olivier Jagut
Olivier Jagut
Diplômé en arts graphiques, Olivier Jagut réalise depuis plusieurs années des courts métrages mêlant des formes classiques à des formes plus expérimentales, tant au niveau du scénario qu’à celui des techniques de fabrication. Il aime manipuler le réel, expérimenter et installer des histoires dans des décors sublimés, étranges et décalés. Le travail sur la bande son est un élément essentiel dans la conception de ses films.
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