Te Tshumidav
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Des photos dans tous les dégradés de gris et quelques dessins au feutre noir qui s'animent, le film d’Estelle Ribeyre est sobre en moyens et riche en intensité. Avec Te tshumidav (Embrasse-moi) elle saisit le réel d’une petite famille qui vit dans des roulottes, dans un pré, à Mellionnec ! Martin a reçu ce mode de vie en héritage. Son grand-père disait : Le but du voyage c’est de s’arrêter et de ressentir ce qui se passe à cet endroit. Le ressenti ici, passe par le chant, la musique tzigane, arabesques sonores à l’accordéon ou au violon. On est payés à la note, faut pas oublier…
Arrivés en décembre 2009, Lisa était ronde comme une baleine, ils se sont se posés pour la naissance de Nino. Depuis, ils se sont sédentarisés. Désormais, ils voudraient voir du pays tout en revenant là, preuve de l’irrésistible attraction que provoque ce territoire sur les âmes bohèmes.
Te Tshumidav
Te Tshumidav
Un film réalisé par Estelle Ribeyre (2016 – 11’10)
Un champ, deux roulottes, une caravane.
Deux musiciens.
Un enfant.
Le film, fait de photographies en noir et blanc, s'immisce un instant dans le quotidien des personnages. Martin et Lisa jouent de la musique tzigane.
Martin et Lisa vivent en roulotte depuis leur enfance.
Ils sont entiers, ils sont justes.
Une façon de vivre en musique
Une façon de vivre en musique
J'ai voulu confondre leur musique et leur façon de vivre, sensible, sincère, avec mes images et la matière sonore qui les accompagne.
Toute la bande son est prise sur place, dans le champ ou dans les roulottes. Elle n'illustre pas les images mais les complète pour permettre au spectateur de plonger dans ces images, au rythme de leur musique, de leur vie, au rythme d'une respiration.
Travaillées en argentique, les photographies sont aussi vivantes. L'important pour moi était de faire, de manipuler, comme ils manipulent leurs instruments, pour produire un objet poétique qui leur rendrait hommage.
Estelle Ribeyre
ESTELLE RIBEYRE
ESTELLE RIBEYRE
Estelle Ribeyre est photographe et illustratrice. Après une formation en photographie, elle obtient un diplôme aux Beaux-Arts de Rennes. Elle s'y spécialise en documentaire et recherche un rapport artisanal à son travail avec le dessin, la sérigraphie et la photographie argentique.
Ces médiums sont d’abord traités séparément, avec plusieurs projets photographiques : Rue de l’Alma, La civette de Mme Martiaux… et en illustration et sérigraphie avec l’Atelier du Bourg (Collectif de sérigraphistes).
Petit à petit, elle expérimente la fabrication de films à partir de ces photographies et illustrations (Je ne suis pas un héros) où elle cherche, tout en poésie, comment faire vivre une image fixe.
Estelle Ribeyre fait aussi partie de l'équipe de Comptoir du Doc, association de diffusion de cinéma documentaire à Rennes.
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