Chocke my sorrow
Être spectaculaire tout en restant modeste
Parfois, une chanson n’est rien d’autre que la bande son d’un déplacement dans le temps et l’espace, et un clip, ce qui joint l’intervalle entre deux battements de cœur entendus à travers un échographe, deux halos lumineux entre des lampadaires identiques et distants. Parfois une chanson n’a pas besoin de faire sens pour toucher, de se diriger pour transporter. Parfois un clip peut assumer d’être une comète sans destination, dispersant ses éclats à tous les vents, fonçant tête baissée dans une nuit que rien ne perturbe. Parfois les visages ne sont pas nécessaires, ni les histoires. Parfois les petites causes produisent de grands effets.
Parfois on peut être spectaculaire tout en restant modeste. Parfois les crépitements d’images visent plus juste que les amples épopées. Parfois la vitesse grise à tel point que la cité s’efface. Parfois le noir et blanc n’est pas un indice du passé, mais un brouillon du futur. Parfois c’est sur nos corps que se branchent les images en direct, et en eux que les sons se frayent par dérivation des chemins qui ne mènent nulle part. Parfois on se dit que quelques lignes suffisent, et qu’il n’y a pas forcément besoin d’être limpide pour dire à quel point un clip repose sur un équilibre fragile entre un morceau qui vit déjà sa vie propre et un film qui demande à exister dans son ombre portée. Que ça n’est pas toujours gagné d’avance, cette alchimie, mais que quand ça marche, c’est franchement une réussite.
CHOCKE MY SORROW de Tiny feet
CHOCKE MY SORROW de Tiny feet
réalisé par Pauline Goasmat (2014 – 5’25)
La fille qui monte
Artiste brestoise ayant fait ses premières armes à Rennes, TINY FEET mêle en direct guitares, basses, samples et chants pour nous emporter dans une expérience chaque fois inédite, conduite de mains de maîtresse sur le fil de ses pédales de boucles. Tordant les ventres ou faisant balancer les bassins, elle développe une atmosphère hors du commun ; un sombre et intime voyage entre vastes prairies et villes dévastées.
TINY FEET, c’est un one woman band, mené par Émilie Quinquis. A l’origine il y a les nuits d’insomnies à faire des boucles, entourée de pédales (loopstations, samples…). Après une résidence à L’aire libre (St Jacques de la Lande) en 2011, elle donne son premier concert à Brest.
Dans la foulée elle enregistre une démo, composée de sept titres, qui va lui ouvrir de nouvelles portes.
TINY FEET commence à faire parler d’elle, entrant à petits pas dans les scènes musicales brestoise et rennaise. En 2012 : présélection pour les Jeunes charrues, participation au tremplin Mozaïc, programmation aux bars en Trans… cette même année, elle collabore avec Thavius Beck (avec lequel elle a co-écrit et interprété le morceau Tears of fire présent sur son album The most beautiful ugly sorti aux états-unis le 11 septembre 2012 sous le label Plug research à Los Angeles). En parallèle, elle compose des musiques de films, notamment pour D’où tu viens ? d’Olivier Bourbeillon (Paris-Brest prod).
Depuis 2013, elle a fait les premières parties de Breton, Concrete knives, The Octopus project… elle participe au dernier opus de Yann Tiersen, notamment en écrivant et interprétant le titre breton Ar maen bihan. En septembre 2014 c’est King Creosote qui l’invite à son bunfight en Écosse. Le mois suivant, elle assure la première partie de Yann Tiersen sur trois des concerts de la tournée Infinity à Lausanne, Bologne et Vienne. En janvier 2015, elle est lauréate du tremplin 1, 2, 3 run ! et bénéficie d’un an d’accompagnement par le Run ar puns. En février et mars 2015, elle assure la première partie de Yann Tiersen sur une quinzaine de dates en Europe de l’est et du nord. Ces derniers temps on l’a notamment retrouvée au Petit bain (Paris) en première partie de The Octopus project, au festival Rockomotives (Vendôme), à l’Ubu (Rennes), ainsi qu’en première partie de Mansfield.tya au Vauban (Brest) et à la Vapeur (Dijon).
TINY FEET a bénéficié du soutien de la Ville de Rennes et de l’accompagnement mutualisé de trois structures rennaises (l’Ubu, l’Antipode et le Jardin moderne). Son premier album Silent, mixé par Stéphane Bouvier (M83) et Yann Tiersen (intervenu également à la réalisation) est sorti fin 2014 en auto-production. Son deuxième opus As an end to death sortira fin 2016 sur le label Les disques normal.
PAULINE GOASMAT
PAULINE GOASMAT
Pauline Goasmat fait des clips depuis 2009, d’abord avec le groupe As the stars fall, puis avec de nombreux artistes comme Heather Greene, Mathilde Forget, Star FK Radium et Merzhin. Elle se fait remarquer avec Olafur Arnalds, Linkin Park, Patrick Watson, en se classant finaliste aux Genero Awards. Il lui arrive aussi de réaliser des photos de concert et des pochettes d’album, comme celle de « Silent », à partir d’une photo qu’elle a faite en Islande.
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