Le Grand Soir

gilets jaunes dans Tisseurs de colères

Le film d’Aurélien Blondeau trame des images de luttes actuelles – Gilets jaunes, Nuit debout, Notre-Dame-des-Landes – avec celles de son père qui, au siècle dernier, filmait lui aussi les grèves aux chantiers navals de Saint-Nazaire, les manifs et les réflexions des ouvriers sur l’emploi du cinéma pour porter leur discours. Un certain René Vautier les avait rejoints avec sa caméra.

Les archives Super 8 sont ardentes, celles de notre temps rendent compte de l’exaspération des manifestants et de leur mobilisation. Tisseurs de colère raconte en somme comment s'expriment les dominés et comment ils s'affrontent aux forces de l’ordre, démontrant ainsi que la lutte est une création permanente à laquelle tout le monde participe.

Une page KuB en partenariat avec le Mois du film documentaire 2023.

mois du documentaire et logo KuB

BANDE-ANNONCE

TISSEURS DE COLÈRES

d'Aurélien Blondeau (2020 - 80’)

Retrouvez ici la bande annonce de cette oeuvre (les droits de diffusion sur KuB sont arrivés à échéance).

Les luttes passées et celles d’aujourd’hui font des récits qui se transmettent entre générations. Ici l’histoire commence à Saint-Nazaire, à une époque où les ouvriers filmaient leurs grèves. Quarante ans plus tard, les luttes se poursuivent et se réinventent. Une immersion dans les Nuits debout parisiennes, sur la ZAD de Notre-Dame-Des Landes et dans la France des Gilets jaunes parmi celles et ceux qui tissent leurs colères face aux crises économiques, écologiques, démocratiques qui menacent. Entre témoignages, assemblées populaires, manifestations et affrontements, le film croise les lieux et les époques à travers un parcours qui mêle le récit personnel à l'histoire collective. À chaque étape, un espoir renaît. Les luttes sociales feront-elles encore chanter nos lendemains ?

>>> un film produit par le collectif René Vautier

INTENTION

L'émancipation par la lutte

ZAD tisseurs de colères

par Aurélien Blondeau

En 2011, à la suite du décès de mon père, je découvre des bobines de pellicule qui lui appartenaient. Ce sont des films produits par le centre de Culture populaire de Saint-Nazaire où il travaillait étant jeune. Parmi eux, Quand tu disais Valery, un film de René Vautier sur la lutte des travailleurs de l'usine de Trignac, proche de Saint-Nazaire. Ce film de 1975 est la première production de l'atelier Super 8 du CCP, une émergence du cinéma ouvrier. Sur une autre archive, les ouvriers cinéastes énoncent leurs objectifs : filmer la culture ouvrière. À travers ces images, je redécouvre le contexte dans lequel je suis né, en 1977. Quand j'ai choisi d'étudier le cinéma ouvrier à la Sorbonne, je n'avais jamais abordé le sujet avec mon père. Ces films ont été ma porte d'entrée vers une culture populaire qui s'apparentait alors à une culture de résistance.

BIOGRAPHIE

Aurélien Blondeau

Aurélien Blondeau portrait réalisateur

Aurélien Blondeau est né en 1977 à Saint-Nazaire d’une mère éducatrice spécialisée et d’un père ouvrier syndicaliste. Il étudie le cinéma à la Sorbonne nouvelle. Par la suite, il se familiarise avec divers outils de captation et de montage à l’INSASS à Bruxelles (photographie, prise de vue, montage pellicule et support numérique).

Devenu monteur pour diverses chaînes de télévision françaises, il passe à la réalisation en 2005 avec un premier documentaire intitulé Histoires à cornettes debout, une histoire des Sœurs de la perpétuelle indulgence, groupe militant LGBT fondé à San Francisco en 1979, désormais diffusé dans le monde entier. En parallèle, il filme les occurrences de la rue, danses de masques africains, spectacles de rue, publicités, divers symboles et motifs accumulés qui lui servent au montage de séquences de VJing*.

REVUE DU WEB

Cinéma ouvrier

DÉCADRAGES >>> René Vautier et le cinéma ouvrier : l'Union de production cinéma Bretagne (UPCB), une structure de production au service des colonisés de l’intérieur.

FRANCE CULTURE >>> Quand le cinéma montrait le travail qui te bouffe les mains : ouvrier, ce n'était pas mieux avant. Ni misérabiliste ni démago, tout un cinéma militant s'est écrit depuis l'usine Peugeot à Sochaux, avant de féconder une sociologie du travail ouvrier innovante. C'est à deux hommes qu'on le doit : Christian Corouge, OS durant 22 ans, et Bruno Muel, cinéaste.

LE MONDE >>> Résistant sous l'Occupation, emprisonné pour son premier film, passé du côté du FLN pendant la guerre d'Algérie, membre du groupe Medvedkine après Mai 1968, défenseur de l'autonomie bretonne, le cinéaste René Vautier est mort le 4 janvier 2015 en Bretagne. Il avait 86 ans.

COMMENTAIRES

    CRÉDITS

    réalisation, images, montage Aurélien Blondeau

    images additionnelles Matthieu Delamarche, Louis Paccalin

    production Collectif René Vautier

    Artistes cités sur cette page

    Aurélien Blondeau portrait réalisateur

    Aurélien Blondeau

    KuB vous recommande