Une boîte de raviolis
Signal radio
Pauline Goasmat a commis, pour le Nikon Film Festival 2018, un petit conte post-apocalyptique peuplé d’enfants. Le monde s’est arrêté, le temps tourne en boucle sur un vieux 45 tours. Un stock de boîtes de ravioli refait surface dans ce coin de campagne, ce qui donne à cette petite tribu livrée à elle-même, une perspective heureuse.
UNE BOÎTE DE RAVIOLIS
UNE BOÎTE DE RAVIOLIS
un film de Pauline Goasmat (2018 – 2’20)
Du haut de ses huit ans, Nîm, a survécu à l’apocalypse. Elle s'organise comme elle peut au milieu d’un monde sans vie où la nature a repris ses droits et elle cherche par monts et par vaux d’où peut bien provenir ce morceau des années 80 qui tourne en boucle sur son poste de radio FM. Un matin, elle découvre à ses pieds une boîte de raviolis déposée pendant la nuit, et qui va peut-être tout changer...
Think of the radio
Think of the radio
par Pauline Goasmat
Ça faisait un an que je n’avais pas réalisé un film à moi, et ça me manquait. Je suis en période d’écriture (un nouveau court métrage d’une vingtaine de minutes, la série dystopique Conquérantes et une petite web-série bretonne en co-écriture). Je savais donc que j'en avais pour un moment et avant ça je voulais me faire un petit plaisir de mise en scène.
L’idée est née de façon assez drôle. J'avais très envie de travailler avec June, la petite fille qui joue Nîm. C'est ma belle-fille ; depuis quelque temps, elle fait du théâtre et nous bombarde de séquences de films qu’elle re-joue. Il y avait quelque chose que j’avais envie de creuser avec elle.
Je fais beaucoup de photos de lieux à l’abandon qui à chaque fois m’amènent à réfléchir sur ce que nous laisserons derrière nous. Le monde post apocalyptique me fascine.
Pour écrire cette histoire, j'ai utilisé un outil découvert lors d’un worskhop au Groupe Ouest : Oblique Strategies, un jeu de cartes conçu par Brian Eno et Peter Schmidt, où chaque carte porte une indication énigmatique ou ouverte à diverses interprétations. Je suis tombée sur think of the radio. J’ai eu un déclic immédiat et j’ai écrit le scénario dans la foulée. J’ai appelé Gaël Desbois avec qui je travaille régulièrement pour lui demander un petit morceau un peu électro 80’s et l’aventure était lancé !
J’ai utilisé le prétexte du festival Nikon pour lancer la préparation (j’avais dès lors une dead line et une durée donnée de 2’20 pour le film) et j’ai juste demandé à un ingénieur du son de rejoindre l’aventure. Mon autre belle-fille qui joue aussi dans le film m’a assistée sur le plateau et ma femme vient compléter l’équipe à la régie, ainsi que quelques copains qui m’ont aidée à mettre tout ça en place. C’est un peu un film de famille, et je pense que pour raconter des histoires il ne faut pas forcément grand chose. Entre deux projets plus lourds et plus ambitieux pourquoi se priver de ce plaisir ?
Tout faire quasi seule est un peu éprouvant car gérer la logistique laisse un peu moins de place à l’artistique. Mais travailler avec June, c'était génial ! Les échanges que nous avons eus lors de la préparation et pendant le film étaient assez forts, elle a tout de suite compris ce que supposait de créer un personnage et de lui donner vie. Au premier visionnage du film, elle m’a regardée, émue, m’a serrée dans les bras et est partie sans un mot, elle-même surprise de se découvrir comédienne. Rien que pour ça je re-tournerai demain !
PAULINE GOASMAT
PAULINE GOASMAT
Réalisatrice de fictions courtes et de clips. Photographe argentique.
Aime l'image, le grain et la lumière, le noir & blanc et ses contrastes.
Passionnée par le sténopé et amoureuse de l'Islande.
9 août 2018 22:35 - Le Hir Valerie
Merci d avoir dedié ce film en la memoire de Kevin cela nous touche énormément.valerie et yannick Le Hir