Sénégal surexploité
27/07/2026
Les équipages de pêche en Bretagne comptent depuis une décennie plusieurs centaines de matelots sénégalais. Les réalisateurs de La vague à l'âme vont à la rencontre de ceux dont Lorient est le port d'attache ; objectif, comprendre leur parcours. Sans surprise, ces migrants ont fui une situation économique désastreuse. Le film nous emmène alors à Joal, une ville du littoral sénégalais qui compte le plus grand nombre d'artisans pêcheurs. L'étau dans lequel ils sont pris est lui aussi classique : au large croisent des bateaux-usine qui aspirent la ressource et dont plus de la moitié sont dans l'illégalité, et à terre, la pêche locale est préemptée par un industriel de la farine animale, destinée à nourrir l'aquaculture occidentale. Résultat, la population locale est privée de l'un de ses piliers alimentaires et sociaux. Les femmes qui travaillaient à la transformation du poisson sont au chômage et leurs époux en Bretagne pour les plus chanceux d'entre eux.
Ils savent cependant que ce scénario est sans issue et qu'il va falloir agir pour lutter contre les pouvoirs de l'argent.
La vague à l’âme
La vague à l’âme
de S Daycard-Heid et B Dévé (2018 - 26’)
Des pêcheurs d'origine sénégalaise embarquent au petit matin sur des chalutiers pour rapporter du poisson dans les criées du Guilvinec ou de Lorient. Ils sont venus travailler en France car dans leur pays le secteur de la pêche est en crise. Sébastien Daycard-Heid et Bertrand Dévé remontent la ligne allant de la Bretagne jusqu’au Sénégal pour raconter l’histoire de ces pêcheurs et connaître les raisons qui les poussent à s’exiler.
>>> un film produit par François Cusset, Yes Sir Films
Une pêche artisanale à l’agonie
Une pêche artisanale à l’agonie
par Sébastien Daycard Heid
La mer regorge d’histoires de pêcheurs prenant le large pour aller vers des eaux plus poissonneuses. Basques, Bretons, Galiciens, Norvégiens… et désormais Sénégalais.
Depuis les années 2010, on voit apparaître sur les côtes bretonnes des marins passés par l’industrie de pêche espagnole avant d’arriver à Lorient, où ils forment une communauté très soudée. Mais derrière leur parcours et ce recours à une main d’œuvre compétente et bon marché se cache un autre sujet. Confrontés à l’épuisement des ressources et lassés de prendre de plus en plus de risques pour rapporter du poisson, de plus en plus de pêcheurs sénégalais migrent vers la Mauritanie ou vers l’Europe à la recherche de meilleures conditions de vie. Au Sénégal, je n’arrivais pas à vivre de ma pêche dit Omar Kane. À Joal, là d’où je viens, les mareyeurs nous achetaient notre sardinelle à un prix trop bas et le poisson se faisait rare, cela ne valait même plus la peine d’aller pêcher. Impossible de rembourser l’essence… Je me suis donc embarqué sur un bateau espagnol qui pêchait au Sénégal, puis j’ai accosté à Bilbao et maintenant dans le Morbihan.
La pêche artisanale sénégalaise est à l’agonie. En cause : une croissance incontrôlée de l’effort de pêche et une cohabitation conflictuelle avec la pêche industrielle chinoise, espagnole ou russe, pour l’accaparement des ressources halieutiques.
Nous remonterons cette ligne allant de la Bretagne au Sénégal, pour raconter l’histoire de ces pêcheurs.
Sébastien Daycard-Heid
Sébastien Daycard-Heid
Sébastien Daycard-Heid est documentariste et reporter. Diplômé de l’école de journalisme de Strasbourg il travaille sur le vivre ensemble, la cohésion sociale et l’égalité des chances, des questions qu’il explore dans Sarcellopolis diffusé sur Mediapart, Libération, France Culture et France Télévisions.
À l'international, il couvre pour Géo l’embauche d’intérimaires sur les bases américaines d’Irak et d’Afghanistan et tourne des sujets sur le monde minier diffusés sur ARTE, France 5 ou dans les magazines Le Monde et Marie-Claire.
Son travail a fait l'objet de nombreuses distinctions : le Prix Louise Weiss du journalisme européen, le Prix Crédit coopératif du meilleur reportage en économie sociale et solidaire ou encore le Prix Visa pour l'image-RFI-France 24.
Sénégal-Bretagne
Sénégal-Bretagne
FRANCE 24 >>> De Lorient à Joal-Fadiouth : adaptation du film en webdoc, avec les photographie de Guillaume Collanges.
FRANCE INFO >>> Le Sénégal refuse à des dizaines de bateaux étrangers ses eaux atteintes de surpêche. Les 50 000 pêcheurs sénégalais doivent s'éloigner chaque année davantage de la côte pour des prises de plus en plus maigres.
LIBÉRATION >>> Greenpeace alerte sur les dangers de cette pêche excessive au large des côtes du pays, mal encadrée, dangereuse pour la biodiversité et conjuguée aux changements démographiques et climatiques.
REPORTERRE >>> La sécurité alimentaire de la population sénégalaise dépend largement des ressources halieutiques : près de 70 % des protéines animales consommées sont puisées en mer et le plat national, le thiéboudienne, est préparé avec du riz et du poisson.
2 avril 2023 17:15 - Ndiaye
Au senegal notre ressource c'est la mère mes maintenant on la perdu prbleime d'entre thient