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Super Parquet

  • musicien

Lorsque Louis débarque à Lyon, le gamin de Châteauroux qui s’était mis en tête qu’il allait apprendre à jouer de la cornemuse est déjà un musicien habitué du milieu trad. Dans l’école de musique qu’il intègre (le CEFEDEM), on a la bonne idée de mélanger les étudiants. C’est là qu’il fait la rencontre de Julien et Simon, les régionaux de l’étape, venus quant à eux des musiques électroniques. La découverte des bals est une révélation pour les deux férus d’électro. Ils découvrent la bourrée qui, loin d’être une danse vieillotte, est un abandon, une transe, une liesse collective qui n’a rien à envier aux meilleures teufs technos.

Les trois amis décident d’explorer cet univers et recrutent alors Antoine, qui promène son banjo sur toutes les scènes du milieu trad depuis l’âge de 11 ans. C’est dans cet équilibre permanent entre la trad et l’électro que nait le quartet Super Parquet.

Un nom qui annonce la couleur et qui leur permet de voyager d’une région à une autre dans le petit milieu des bals et du trad. Ils se produisent aussi dans des milieux underground, des squats, et leur musique finit par arriver aux oreilles de Tangui Le Cras, programmateur de la scène Gwernig des Vieilles Charrues, qui deviendra leur manager. Le breton y trouve ce qu’il cherchait depuis longtemps, l’objet d’une culture pop par excellence, la rencontre entre électro et les musiques populaires (terme qu’il préfère à celui de trad), assez consciente de ses deux origines pour éviter tout cliché, tout mauvais goût. Ajouter un kick sur un air folklorique ? On en est loin.

Le symbole de cette rencontre, c’est sûrement la Boite À Bourdon dont Simon a fait l’acquisition : le mécanisme d’une vielle à roue sans clavier, relié à des machines. Autrement dit un générateur infini mais charnel de drones entêtants, de bourdons hypnotiques. Julien se charge quant à lui du bas du spectre sonore avec d’autres drones, mais aussi des beats. Électro binaire, trad ternaire ? Parfois certes, mais c’est bien plus que ça. La richesse de tempos différents laisse se construire des édifices rythmiques aussi complexes de l’intérieur que limpides pour pieds et mains qui tapent, se suffisant à chaque temps ou se rejoignant sur les combinaisons des différents instruments, suivant leur déroulé propre. Car si l’on distingue parfois cabrette et cornemuse 23 pouces de Louis et banjos d’Antoine, la cohésion est telle qu’on a plutôt le sentiment d’un grand tout, particulièrement puissant. Le quartet considère d’ailleurs volontiers son ingé son Léo (également aux manettes sur l’album) comme membre du groupe à part entière, tout comme Guillaume aux lumières.

S’ils citent volontiers Malicorne, Toad ou Familha Artus parmi leurs influences, force est de constater que Super Parquet explore l’air de rien un terrain qui, pour médian qu’il soit entre deux composantes, n’en reste pas moins une vivifiante terra incognita.

Leur clip Adieu est réalisé par Tangui Le Cras.

Les artistes associé·e·s à Super Parquet :
Tangui le Cras ©Laurent Franzi

Tangui Le Cras