Comme Kafka

un clip réalisé par Arnaud Le Gouëfflec (2024 - 4’)

À partir d’un dessin de Stéphane Oiry, Arnaud Le Gouëfflec a créé une animation minimaliste pour un clip drôle et décalé, un clip kafkaïen en somme.

Le titre Comme Kafka réunit quatre artistes aux parcours tout aussi différents que complémentaires. Aux textes et au chant, Arnaud Le Gouëfflec, auteur pluridisciplinaire, œuvrant à la fois dans la littérature, la bande dessinée ou la chanson et dont le dernier album, L’Orage, a été salué par la critique. La rencontre avec le guitariste Mocke est l’occasion d’un coup de foudre artistique : l’art de la composition du guitariste, à la fois poétique et sophistiquée, semble appeler une narration et favoriser l’émergence d’images, d’embryons d’histoires, qu’ils décident de dérouler sous forme de chansons. Claire Grupallo, chanteuse à la fois lyrique et pop, apporte au projet sa présence magnétique et son sens de la mélodie. Thomas Poli, musicien électronique spécialiste des claviers analogiques et producteur, a déjà travaillé avec Arnaud comme avec Miossec, Yann Tiersen ou Dominique A : il sait comment faire sonner de telles chansons, y apportant une touche de fantaisie électronique. Mais c’est du côté de la littérature qu’il faut chercher les influences de ces chansons marquées par le surréalisme, par l’étrangeté du grand Kafka dont l’ombre plane partout ici, par celle de Dino Buzzati, de Leo Perutz, du Mircea Cartarescu de Solénoïde, du Mario Levrero du Roman lumineux, autant de références liées à l’amour des livres et à l’art de raconter des histoires. Il y a donc quelque chose de Kafka dans les neuf chansons du disque qui empruntent tantôt à la comptine, tantôt à la chanson française, à l’easy listening, au dub, ou même au jazz, dans le but de brosser des petits drames existentiels où s’entend une détresse tempérée que l’humour permet de mettre joliment à distance.

Arnaud Le Gouëfflec est un artiste multidisciplinaire qui refuse les étiquettes, actif dans la musique, la littérature et la bande dessinée depuis les années 1990. Auteur-compositeur inspiré par des figures aussi variées que Daniel Johnston et Brigitte Fontaine, il a collaboré avec de nombreux artistes et groupes (Olivier Mellano, Régïs Boulard, Dominique A, Claire Grupallo, etc.). Romancier primé, il a écrit de nombreux romans et scénarisé des bandes dessinées pour de grands éditeurs (Casterman, Glénat, Delcourt, Fluide Glacial, etc.). Fasciné par l'underground, il a cofondé le Festival Invisible et dirige, avec sa compagne Maëlle, le label L’Église de la petite folie.

Stéphane Oiry, après des études d'architecture abandonnées, se tourne vers le dessin de presse et la bande dessinée, collaborant avec de nombreux médias et éditeurs (Le Monde, La Croix, Futuropolis, Dupuis, etc.). En 1998, il crée avec Trap la série La Famille Achedeuzot. En 2002, il fonde l'Atelier du coin avec Gwen de Bonneval, Matthieu Bonhomme, Dorothée de Monfreid, Hubert Boulard, Nicolas Hubesch et Charlie Jouvet. Parmi ses projets marquants, il modernise les célèbres Pieds Nickelés et réalise avec Lewis Trondheim la série multiprimée Maggy Garrisson. En 2021, il lance l'atelier Les Pasteurisés et enseigne l'illustration à l'école de Condé. Il est aussi rédacteur en chef du magazine Illuzine, dédié à l'illustration