Les compagnons de la peur
Singulière expérience que ces Compagnons de la peur, un feuilleton radiophonique commandé par le Théâtre Le Strapontin à la compagnie La Bande à Grimaud. Diffusé chez l’habitant, sur le net et sur les ondes, il compte trois épisodes réalisés au fil de l’année 2016 avec la complicité de la population de Pont-Scorff. Nous l’exposons ici dans le cadre de notre partenariat avec Sortie de secours.
LES COMPAGNONS DE LA PEUR
LES COMPAGNONS DE LA PEUR
une fiction radiophonique de la compagnie La Bande à Grimaud
À Scorff-Bridge, localité entre ville et campagne, Stake et Wilson sont Les compagnons de la peur : deux hommes ordinaires aux prises avec des phénomènes étranges qui viennent troubler la quiétude de leur jolie bourgade. Notre duo de choc parviendra-t-il à découvrir la cause de toutes ces bizarreries ? À chaque épisode de ce feuilleton pour les oreilles, une intrigue aux frontières du fantastique met à l’épreuve le flegme de Stake et la naïveté touchante de Wilson.
Le clip ci-dessus, réalisé par Guillaume Le Corre, a été tourné lors de l’enregistrement en direct et en public qui s’est déroulé au Théâtre Le Strapontin le 28 avril 2017.
Ouest-France >>> Des Scorvipontains prêtent leur voix ou leurs sons à la fiction radiophonique Les compagnons de la peur. Une création made in Pont-Scorff qui s'est installée dans la Maison des artistes.
RCF >>> Claire Le Parc, journaliste à RCF Bretagne Sud, a rendu visite à l’équipe des Compagnons de la peur lors des répétitions pour l’enregistrement en direct et en public de l’épisode 3.
LES RESCAPÉS DE LA SURVOLTE (33’27)
LES RESCAPÉS DE LA SURVOLTE (33’27)
Scorff-Bridge, un matin. En pleines funérailles de leur brave complice Michel, un vanneau huppé, les Compagnons de la peur Stake et Wilson sont distraits par l’effondrement brutal de la tombe voisine. Dans le cercueil béant, il ne reste qu’un tas d’os et la paroi du caveau est percée d’un étrange trou circulaire. Le fossoyeur pourtant l’affirme : cette tombe n’a que quelques jours. Bientôt, d’autres habitants se disent victimes d’agressions et présentent d’étonnantes marques arrondies sur la peau. Il n’en faut guère plus pour que débute une nouvelle aventure des Compagnons de la peur !
Le soleil caresse à peine les pâquerettes. La rosée vient de s’installer à la faveur des cèpes. Le facteur est déjà passé, le livreur de lait est parti se coucher. Tout est calme dans le village de Scorffbridge. Seul au numéro 1 de la rue des peupliers, dans la petite maison aux allures de château pour célibataire, un homme passe l’aspirateur dans sa bibliothèque. À l’aide de sa brosse Extranate©, il aspire consciencieusement la poussière des pages de ses livres. C’est William Stake. Grand, mince, dans son complet victorien, il a tout d’un parfait gentleman. Une classe à faire pâlir tous les lords de la planète. Sous les traits d’une élégante décontraction, William a pourtant du mal à se contenir.
Il a soif ! Il a bien pris son petit déjeuner : un thé grand voyageur accompagné d’une tranche de pain des montagnes, une figue du désert et un zeste de sueur d’otarie... Mais William Stake a encore et toujours soif ... Soif d’aventure ! Et aucune aventure en vue. Que ce soit dans la boîte aux lettres, sous le paillasson, ou sur son irréprochable pelouse, rien. Qui plus est, son compagnon d’aventures et proche voisin, Jo Wilson, oui le propriétaire de la petite maison en pierre, celle avec un toit de chaume où les oiseaux ont établi leur village, eh bien notre ami n’est pas encore réveillé. C’est un fait, ce matin, le rêveur Wilson, imperturbable maladroit et courageux occasionnel, n’a pas ouvert ses volets... Et s’ils n’avaient lié, au fil de leurs tribulations, leurs destins d’aventuriers, Stake aurait surement pu s’agacer de la torpeur matinale de son comparse... Mais ce matin est un matin à part. Michel, leur ami et complice de toujours, est mort. Et si Wilson affiche sa tristesse derrière des volets clos, Stake ravale ses larmes, et pour autant, ne parvient pas à étancher cette furieuse soif d’aventure...
Achille Grimaud et Anne Marcel
LA MER DE LA TRANQUILLITÉ (37’28)
LA MER DE LA TRANQUILLITÉ (37’28)
La mer de la tranquillité ou les satellites ne travaillent pas le dimanche !
À l’heure où le soleil caresse à peine les pâquerettes, le corps d’un vieil homme, souriant mais mort et frais congelé, se plante comme une météorite dans le jardin de William Stake et Jo Wilson. Qui est cet étrange invité à l’heure du petit-déjeuner : un malheureux voyageur tombé d’un avion depuis la lointaine stratosphère ? Encore un nouveau mystère à même d’étancher la soif d’aventure de nos deux Compagnons de la peur…
Le soleil caresse à peine les pâquerettes. La rosée vient de s’installer à la faveur des cèpes… et William Stake et Jo Wilson sont déjà installés sur leur terrasse en plein petit-déjeuner. Nos deux Compagnons de la peur sirotent un grumble-tea, accompagné d’un scone à l’écorce d’orange. Quand soudain...
Un corps venu du ciel chute tout juste dans leur jardin. Il s’agit de Monsieur Green, un résident de la maison de retraite des Forget me not. Sur lui, aucune trace de parachute ou de moteur à réaction. Comment ce vieil homme a-t-il atterri là, dans le jardin de Stake et Wilson ? L’enquête démarre sans tarder et se poursuit jusqu’au soir... Mais il faut faire vite car une mystérieuse procession gagne Scorff-Bridge et le ciel s’assombrit un peu plus sur le village de la peur.
La nuit descend, impavidement. Les lampadaires ne veillent plus. Les chauves-souris silencieuses prennent le relais et volettent à hauteur de crâne... Et en voilà justement des crânes, des chauves, des dégarnis, cheveux blancs ou vert-mauves, casquettes et foulards. À la queuleuleu, une bande de petits vieux s’éloigne de la résidence des Forget me not. Ils déambulent en rythme, petits baluchons accrochés sur leur perche à perfusion. Leurs visages ont la gravité de cet instant solennel où enfin la tranquillité s’en vient.
- Vieux : Bientôt libres, Agatha !
- Vieille : Oh, regarde John, elle est là !
Dans un craquement de cervicales, leurs yeux se lèvent vers les cieux. Le château est là et à son sommet une femme en blanc... Les Compagnons vont-ils trouver à temps les raisons de cette désertion nocturne et en chaussons qui gagne Scorff-Bridge ?
Achille Grimaud et Anne Marcel
LES TORTICOLIS DE L’ANGOISSE OU LA PRAIRIE DES BITUMES (43’28)
LES TORTICOLIS DE L’ANGOISSE OU LA PRAIRIE DES BITUMES (43’28)
Deux pêcheurs disparaissent mystérieusement sur les bords du Scorff. Dans le même temps, Jo Wilson s’éveille d’une horrible nuit de cauchemars. Plus tard, Miss Sweet Pastry, la boulangère, doit faire face à l’inquiétude généralisée de sa clientèle. L’atmosphère est tendue. Seul Monsieur Maze garde le sourire : eh oui, le club de l’amitié compte désormais un nouveau membre… Vite, Compagnons de la peur, Scorff-bridge a besoin de vous !
Stake : Soyez un homme, Wilson ! Nom d’une mauviette !
Wilson : Mais cela n’a rien à voir avec le fait d’être un homme ! Comment pouvez-vous être aussi insensible, Stake ? Rien ne vous touche ! Vous êtes une barrière à émotions à vous tout seul !
Stake : N’est-ce pas une des qualités principales pour être Compagnon de la peur ? Nous nous connaissons depuis si longtemps, Wilson, et j’ai l’impression de vous découvrir aujourd’hui ?
Wilson : Vous découvrez que j’ai une langue, que je peux parler ! Sur chaque enquête vous me tenez toujours avec une muselière !
Stake : Allez-y Wilson, sortez les crocs, ne mâchez plus vos mots ! Nom d’un Rottweiler...
Wilson : Mais « taisez-vous Wilson ! », mais « dépêchez-vous Wilson! », « faites ceci Wilson »...
Stake : Où est le journal Wilson ?
Wilson : C’est ça, changez de sujet !
Stake : Loin s’en faut mon jeune ami ! Je veux vérifier si ce n’est pas la pleine lune ?
Wilson : Vous êtes un couard, vous évitez les sujets qui vous dérangent, comme la mort de Michel ! Vous êtes insensible ! Aucune larme de votre part à l’enterrement...
Stake : Foutaise, Wilson, ce n’est pas avec des larmes que nous pouvons résoudre des enquêtes et appréhender ce triste monde... Si mon caractère ne vous convient pas, je ne vous oblige pas à rester auprès de moi. Je le vois bien, votre amitié n’est pas inconditionnelle, au contraire de la mienne ! Et sachez-le, quant à moi, je n’ai pas peur de la solitude.
Wilson : Moi non plus ! D’ailleurs elle m’appelle, je vous laisse ! (Wilson sort en claquant la porte)
Stake : Wilson, attendez... (Wilson revient) Si vous passez par la boulangerie, rapportez-moi un scone. (Wilson claque à nouveau la porte et l’emporte...)
Stake : Mais Wilson ! Que faites-vous ? Vous emportez ma porte !
Achille Grimaud et Anne Marcel
LE CHEVAL DE L'AUBE
LE CHEVAL DE L'AUBE
ÉPISODE 4
Le soleil vient de s’étirer et livre ses rayons chaleureux à la petite ville d’Hunger-Lion. Nous sommes dans la rue principale. Regardez comme les gens sont heureux, ils ouvrent leur boutique, de la joie plein le visage. Ils se saluent, et renvoient leur sourire radieux à monsieur le soleil. Les oiseaux viennent dépoussiérer les trottoirs, les chiens livrent les journaux, et les chats comme à leur d’habitude… se prélassent.
Heureux hasard pour Stake et Wilson qui suite à une erreur d’aiguillage se retrouvent sur le quai de gare de cette paisible bourgade.
Invités par le châtelain d’Hunger-Lion, Stake s’apprête à succombe à la tentation d’une oisive parenthèse, mais Wilson soupçonne déjà le curieux maître des lieux de ne pas être celui qu’il prétend… l’homme à l’accent russe et aux manières cavalières laissent en effet présager quelques mystères.
ÉPISODE 5
(suite)
La nuit vient de se poser sur le charmant petit village d’Hunger-Lion!
Les maisons s’éteignent une à une, les chouettes ont regagné leur branche et la forêt vient d’ajuster sa robe de brouillard… c’est l’heure où tout bascule, l’heure où les chevaux prennent les rênes ! La charmante bourgade se dépare de ses charmants atours pour devenir le territoire du terrible loshdoff.
Voici donc wilson prisonnière du tyran et collectionneur de têtes empaillées de chevaux… et stake ligoté sur un cheval en furie… l’issue semble fatale.
LA BANDE À GRIMAUD
LA BANDE À GRIMAUD
La Bande à Grimaud prend la suite d’un premier projet de compagnie, initié en 2001, sous le nom de Mornifle.
Essentiellement fondée à accompagner les propositions de seul-en-scène d’Achille Grimaud, la compagnie Mornifle devient La Bande à Grimaud, quand émerge l’envie d’entreprendre en collectif. La première pierre est posée avec Le Rire du Roi, une création qui réunit conte, peinture animée, musique et spectacle vivant.
L’expérience acquise en dix ans, les rencontres faites, ainsi qu’une certaine reconnaissance, conduisent Achille Grimaud à construire d’autres formes de projets, avec d’autres artistes : des propositions qui croisent les disciplines, qui valorisent des lieux, qui se nourrissent de l’histoire de sites et de l’expérience des protagonistes.
Les formes proposées sont cousues main : le collectif se forme autour d'un projet et en fonction de ce dernier, mais les projets peuvent aussi se faire en fonction des envies particulières des membres.
Dans un sens ou dans l’autre, la force de ce collectif est en partie liée à sa géométrie variable.
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