Les eaux dormantes
LES EAUX DORMANTES
LES EAUX DORMANTES
un film d'Emmanuel Piton (2016 - 17')
Sous le lac, la terre est craquelée, comme des chemins possibles à prendre. Dans les profondeurs des eaux dormantes résonnent un grondement, un soulèvement à venir.
Festivals
Festival de Cinéma de Douarnenez 2016 (France)
Festival Hors format 2016 - Rennes (France)
Festival des cinémas différents et expérimentaux de Paris 2016 (France)
Rencontres Bandits-mages 2016 - Bourges (France)
Festival Signes de Nuit 2016 - Paris (France)
18th dresdner schmalfilmtage 2017 (Allemagne)
Traverse vidéo 2017 - Toulouse (France)
Festival Idrida Pluri 2017 - Montréal (Canada)
Festival Vilmos Zsigmond 2017 - Szeged (Hongrie)
CineAutopsia, Bogota experimental film 2017 (Colombie)
CROSSROADS 2017, Cinematheque de San Fransisco (U.S.)
VIDEOEX Experimental Film & Video Festival 2017- Zurich (Suisse)
Montreal Undergroud Film Festival (MUFF) 2017 (Canada)
Images contre nature 2017 - Marseille (France)
Split Film Festival 2017 (Croatie)
Dobra Festival 2017 (Brésil)
Ultra Cinema 2017 (Mexique)
Nécessité d'un film politique
Nécessité d'un film politique
par Emmanuel Piton
Le lac artificiel de Guerlédan s’est vidé tout doucement en 2016. Il a fait apparaître les ombres d’un passé lointain. L’expérience avait déjà eu lieu trente ans auparavant. À l’époque, les quelques visiteurs avaient redécouvert les vestiges d’un ancien village au cœur de cette vallée engloutie par les eaux. J’ai vu les photographies de l’époque de la première vidange du lac et c’est cela qui m’a donné envie de faire ce film. Tout à coup, le temps semblait figé, décomposé, un temps suspendu suffisant pour ressentir l'étrangeté du monde.
En effet, c’est un lieu pour moi, capable de réunir les souffrances du monde, un espace qui exalte les révoltes et qui fait face aux oppressions du pouvoir d’où la nécessité d’en faire un film politique. Les textes, décrivant les répressions policières, liés à des révoltes écloses ou non deviennent alors le symbole de ce territoire hors du temps.
Pour Les Eaux Dormantes, j’ai enterré les pellicules 16 mm couleur après le tournage du film. J’ai laissé se dégrader le film dans la terre (récupérée dans le lac de Guerlédan) durant quelques mois. Par la modification de l’émulsion, les images prennent un autre sens, les contours se défont dans le mouvement et la pellicule se détériore en direct, comme si nous assistions à la dissolution du réel. C’était une démarche assez hasardeuse. Les modalités de la destruction et de la décomposition plastique deviennent une façon de révéler les propriétés matérielles de la pellicule cinématographique.
Le titre m’est venu grâce à la lecture de l’essai L’eau et les rêves de Gaston Bachelard : Le lac aux eaux dormantes est le symbole du sommeil total, dont on ne veut pas se réveiller, bercé par les litanies du souvenir.
EMMANUEL PITON
EMMANUEL PITON
Né en France en 1982, Emmanuel Piton travaille en tant que réalisateur et intervenant cinéma. Il fonde l’association Zéro de Conduite en 2008 avec laquelle il met en place des projets participatifs autour de l'image et du son. Ses créations personnelles oscillent entre le cinéma expérimental et le champ du documentaire. Ses films sont réalisés pour la plupart en pellicules super 8 et 16mm. En 2014, il fonde à Rennes le Labo K, un laboratoire d'expérimentation dédié à la pratique du cinéma argentique.
Depuis peu, il intervient à l'Université de Rennes en Arts du Spectacle ainsi qu'à l’école d'Architecture de Bretagne en section arts plastiques.
Il est aussi monteur et chef opérateur pour des projets documentaires et des films expérimentaux.
12 avril 2019 18:56 - Patrick Prado
Ce film de Emmanuel Piton est profond, rare et génial