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01/05/2025
Et en plus ils dansent commence par un cérémonial : la transformation des corps enluminés par des costumes de scène. Le travestissement semble être le truchement par lequel les gays ont trouvé leur place dans les cercles celtiques qui réunissent musiciens et danseurs. Le travestissement comme manière de répondre au sourd besoin d’être un autre, d’échapper aux canons de la virilité très tôt suggérée aux garçons. Ce que racontent les quatre personnages c’est que, dans ces groupes, ils ont trouvé le moyen d’échapper au conformisme social, de bifurquer avec l’aide des femmes, plus bienveillantes, plus tolérantes.
Thierry Salvert et Kenan an Habask conduisent leurs témoins à détailler leur cheminement, depuis les premiers émois aux étapes successives du coming-out. Circonvolutions qui disent les réticences quand ce n’est l’hostilité de la société envers les homosexuels, une société qui évolue toutefois, avec l’arrivée de générations pour qui l’identité sexuelle est un domaine qu’ils entendent investir chacun.e à sa manière.
ET EN PLUS ILS DANSENT !
ET EN PLUS ILS DANSENT !
de Thierry Salvert et Kenan An Habask (2023 - 52’)
Ce film est une prise de parole, un besoin d'affirmer qu'être soi est possible. Parce qu'en 2023 il n'est toujours pas facile, évident, normal, d'être homosexuel. Quatre personnages parlent pour la première fois, pour dénoncer mais aussi pour raconter la solidarité et le soutien de ce milieu si particulier qui les a accueillis : les cercles celtiques.
>>> un film produit par Laurence Ansquer, Tita Productions
Refuge
Refuge
C'est un paradoxe : le milieu de la danse celtique renvoie une image surannée et conservatrice et pourtant ces cercles sont pour les hommes homosexuels un espace d'accueil, un refuge, et ce, depuis des décennies. Le film va à la rencontre de quatre d’entre eux, qui ont osé affirmer leur singularité grâce à ce milieu qui leur a donné des ailes pour créer, transmettre, s’affirmer, et tout simplement vivre leur vie.
L’identité sexuelle questionne notre société et devient un enjeu dans l’éducation des nouvelles générations. Si, bien souvent, les jeunes sont plus tolérants, les actes homophobes augmentent. Le sentiment de rejet de l’homosexualité pousse encore trop de personnes au suicide. C’est même la deuxième cause de mortalité chez les jeunes hommes entre 16 et 25 ans. Les cercles celtiques ont certainement permis d'en sauver. Contrairement aux clubs de foot et aux bagadoùs, surtout en milieu rural, le cercle celtique était l'endroit où ces jeunes hommes esseulés pouvait se rendre en paix. Cette expérience, les personnages du film en parlent, pour la plupart, pour la première fois publiquement. Ils se rejoignent sur le fait qu'il est temps de passer à l'acte.
Thierry Salvert & Kenan an Habask
Thierry Salvert & Kenan an Habask
Thierry Salvert, à travers ses multiples réalisations, expérimente de nombreuses formes d'écriture où se mêlent danse et musique. Il est issu de la culture alternative et à ses yeux les coiffes, les broderies et tout le décorum concentrent en quelque sorte tous les clichés du conservatisme.
Kenan an Habask est réalisateur et cadreur. Bretonnant et baigné dans la culture traditionnelle depuis son enfance, il connaît bien ce milieu. Il est sonneur dans un bagad, ces groupes de musique à la fois proches et éloignés des cercles celtiques.
C’est ce décalage qui réunit encore une fois les deux réalisateurs. À travers ce film, ils ont voulu montrer que respecter la tradition n'empêche pas de la réinventer. Si les temps évoluent, le chemin est encore long pour faire changer les mentalités. Ce qui les réunit autour de ce projet, c'est la certitude que la culture est l'un des vecteurs les plus forts pour faire bouger la société vers plus de tolérance.
Danse et homophobie
Danse et homophobie
FRANCE BLEU >>> Entretien avec le Douarneniste Thierry Salvert à propos de Et en plus ils dansent, documentaire qui raconte comment des hommes homosexuels ont trouvé un havre de paix et d’épanouissement dans les cercles celtiques. Ce film est aussi une ode à la danse, aux cercles celtiques et au fest-noz, lieu communautaire par excellence. Les quatre Bretons qui témoignent y ont trouvé un lien social avant tout, de l'amitié et des échanges.
FRANCE 3 RÉGION >>> Dans les années 1980, affirmer son homosexualité était tabou. Gildas, Jonathan, Pascal et Tristan ont connu de grands moments de solitude. C'est dans les cercles celtiques bretons qu'ils ont trouvé la confiance en eux. Dans le documentaire Et en plus ils dansent, ils témoignent de la difficulté de vivre leur homosexualité à l’époque.
SOCIOLOGIE DE L’ART >>> La construction des identités sexuées et sexuelles au regard de la socialisation professionnelle : le cas des danseurs contemporains.
27 janvier 2024 14:50 - Pelé Pascale
Très beau, intelligent et sensible documentaire qui devrait être visionné dans tous les collèges et lycées. Mais peut -être est ce déjà fait?
14 janvier 2024 13:55 - Dominique Gouhenant
Vraiment intéressant.
Juste deux regrets : il manque le témoignage d'un ou deux hétéros ; celui des danseuses aurait pu illustrer leurs tolérances.
12 décembre 2023 13:52 - Pauline
Très touchée par ce documentaire, tellement sensible et intelligent. Merci