par Maxime Caperan
Thomas, le héros de mon film, a seize ans. Un âge de paradoxes, entre innocence et maturité, désir et frustration, un âge où tout est possible, mais auquel il est difficile de s’extirper du parcours conditionné par notre environnement familial et social. Thomas vit son adolescence comme une période de purgatoire, coincé entre l’enfant qu’il n’est plus et l’adulte qu’il n’est pas encore. Ne parvenant pas à trouver l’amour dont il a besoin auprès de sa mère, il n’a pas d’autre choix que de grandir,. Mais « sa naissance » en tant qu’adulte se fait au dépend d’étapes nécessaires à son épanouissement.
Les Guerriers aborde, ce qui est à mes yeux, un problème contemporain majeur : l’absence de repère de la jeune génération. Dans un monde en crise, où la sécurité de l’emploi n’existe plus, où tout tourne autour de la consommation, de la performance et du paraître, jamais la tentation de l’argent facile n’aura été aussi forte. À défaut de pouvoir atteindre un bonheur réel, Thomas se met en quête d’un bonheur illusoire, celui de la consommation. En installant l’action entre ville et campagne, j’ai tenu à illustrer la sensation d’abandon de ces jeunes. Dans une société où le rapport à la terre peine à trouver du sens, leur seul rêve est de partir, loin de chez eux, à Paris, lieu du fantasme ultime. La crise n’a fait qu’accentuer les écarts et les plus démunis se retrouvent à payer des erreurs qu’ils n’ont pas commises. Ce sentiment d’injustice ainsi que l’absence d’horizon sont un des points de départ, même s’il ne parvient pas à le définir de cette façon, de la rage qui habite Thomas.
Les Guerriers s’inscrit pleinement dans la suite de mon travail d’écriture basé sur la question de l’identité, de la violence humaine et de la frustration. J’ai voulu faire un film marqué par le réel via l’étude d’un espace, d’un milieu social et d’une génération, un film porté par des personnages pour lesquels l’opposition aux règles est la seule façon d’exister, des guerriers sans arme, forgés par les souffrances qu’ils ont enduré jusque-là, jusqu’au premier cri de leur révolte.
Festivals
Festival Européen du Film Court de Brest
(Hors compétition),
Festival International du court métrage Combat
,
Festival du Cinéma Européen de Lille
(en compétition), Projection à la Cinémathèque Française dans le cadre de «
Aujourd’hui le cinéma »
,
Festival du Film de L’Ouest
(Mention spéciale du jury),
Festival Partie(s) de Campagne
(compétition francophone),
Festival de cinéma de Douarnenez
(Grand Cru Bretagne 2016),
Festival de court métrage de Manlleu
(sélection officielle)
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