Le Coin des Sirènes
-
SOMMAIREÀ voir jusqu'au
02/12/2025
Pour son deuxième court métrage, Adriane Simonneau tente une méditation originale sur le temps. Le coin des sirènes est une sorte d’autobiographie fantasmatique qui met en scène une jeune femme dialoguant avec sa poupée. Passant sans crier gare par différents âges de sa jeunesse, elle poursuit le souvenir de sa grand-mère disparue.
Nous suivons cette jeune femme dans une maison de famille en bord de mer, une maison vide mais fourmillante de présences passées, et une mer-matrice d’où l’on naît et où l’on retourne pour l’éternité. Dans ce territoire imaginaire, une Bretagne en noir et blanc nimbée de brume, le temps et l’espace font des plis dans une atmosphère lourde frisant le fantastique.
LE COIN DES SIRÈNES
LE COIN DES SIRÈNES
d'Adriane Simoneau (2023 - 14’)
Refusant la mort de sa grand-mère, Sophie redevient une fillette et replonge dans ses souvenirs d’enfance. Parviendra-t-elle à ramener sa Mamie dans le monde des vivants ou acceptera-t-elle son départ à jamais ?
>>> un film produit par Hervé Alexandre, Matsylie productions
Un paysage empreint de poésie
Un paysage empreint de poésie
par Adriane Simoneau
Le scénario du Coin des Sirènes est né de mon envie de parler de la relation qui lie les grands-parents à leurs petits-enfants, de mon rapport au temps et à la mort, et ma peur de grandir. Depuis le décès de ma grand-mère j’aspire à des moments d’insouciance, comme si sa mort avait provoqué chez moi une sorte de régression, comme si s’était soudain envolée la sensation de mon immortalité. J’ai écrit cette histoire pour partager la crainte de devenir adulte et le chagrin que représente la perte d'une grand-mère.
Pour ce film, j’avais besoin d’un paysage empreint de poésie. Je ne voulais pas tourner dans le lieu de mon enfance qui a bien changé, les maisons sur la côte étant beaucoup trop modernes. J’ai eu l’occasion de venir sur le littoral des Côtes d’Armor et notamment à Plestin-les-Grèves, j’y ai découvert des plages, des vieilles bâtisses de bord de mer, des paysages qui correspondent à l’atmosphère de mon film et qui m’ont donné envie de tourner là.
J’affectionne les contes, ceux qui nous entraînent dans un monde imaginaire où tout semble possible. Ici, la vérité est si difficile à accepter pour Sophie qu’elle redevient une enfant et se replonge dans ses souvenirs. Elle refuse de grandir, préfère se réfugier dans son passé, seul moyen pour elle de faire vivre sa défunte grand-mère.
Dans ce film, j’ai souhaité créer une sensation d’étrangeté. Ce ressenti résulte d’une confusion entretenue entre souvenir et moment présent. Un doute est aussi permis à propos des personnages : sont-ils vivants ou pas ? La poupée de Sophie qui parle mais ne s’anime pas, est pour moi l’un des éléments qui créent ce sentiment de doute.
Adriane Simoneau
Adriane Simoneau
Née à Saint-Nazaire en 1986, Adriane Simonneau est originaire de Guérande. Après des études de cinéma à l’université de Lille elle entre à l'ESRA de Paris en 2009 et y apprend l’écriture de scénario. D'abord scripte, elle réalise un premier court métrage en 2011 puis, en 2016, Le Coin des Sirènes.
L’univers d’Adriane Simonneau est inspiré par ses souvenirs d’enfance, par les contes merveilleux d’Andersen, des frères Grimm, et par les univers étranges et inquiétants de Cocteau.
COMMENTAIRES