Zone tendue
ZONE TENDUE
ZONE TENDUE
par Pierre-François Lebrun (2023 - 2’)
Une zone tendue, ce n'est ni une inflammation musculaire locale, ni un repas de famille qui dégénère, ni le barnum dressé pour les 80 ans de pépé qui, là, à l'angle, menace de rompre parce que les piquets ont été placés trop loin.
Une zone tendue, c'est une expression polie inventée par les urbanistes ou les professionnels du logement, pour désigner ces endroits où la pression immobilière est devenue si forte que les locaux n'arrivent plus à se loger. Ces zones, souvent côtières, où la spéculation immobilière est devenue si forte que les habitants sont chassés par les estivants, les résidents par les intermittents, les sédentaires par les temporaires.
Ne nous y trompons pas. Il n'est pas ici de crainte de grand remplacement. Mais de l'expression d'un capitalisme qui, dans l'immobilier, transforme les communes côtières en résidences Airbnb, désertifie les lieux en basse saison, et relègue les moins argentés, aussi locaux soient-ils, à l'écart de ces si charmants villages.
C'est à cet enjeu, au carrefour de problématiques économiques, sociales, et urbaines, que nous confronte Gérard Alle, dans Zone tendue, nouvel opus de la collection Polaroid. Avec le talent qu'on lui connaît, il nous met en présence de personnages hauts en couleurs, attachants, qui se retrouvent à affronter contre leur gré les assauts d'une prédation immobilière aussi acharnée que les vagues de grande marée. L'histoire se déroule à Douarnenez, mais elle ne serait sans doute pas différente à Guéthary ou Port-Vendres.
Un ouvrage publié aux Éditions in8, extrait lu par Philippe Languille
Gérard Alle
Gérard Alle
Gérard Alle est né à Bègles, il vit en Bretagne. Journaliste pigiste, spécialiste de la ruralité ainsi que des langues et cultures minoritaires, il est rédacteur en chef du magazine du Centre régional du livre, Pages de Bretagne.
Nouvelliste, romancier, auteur de polars, et de livres documentaires sur le monde rural, la Bretagne (une vingtaine d’ouvrages publiés). Son travail de reportage, et les rencontres qu’il occasionne, nourrissent la fiction, et vice-versa.
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