Desjoyeaux, navigateur solitaire
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Michel Desjoyeaux est, avec Tabarly, Colas et Kersauson, l’un des héros de la course au large à la voile, un domaine dans lequel la France excelle. Ses parents déjà ont été des pionniers : son père, co-fondateur des Glénans, sa mère, dans les années 40, l’une des premières navigatrices en solitaire. Le couple investit en 1956 la grande vasière de Port-la-Forêt dans le sud-Finistère, pour y construire un chantier naval. C’est là que Michel et son frère grandiront, l’un devenant skipper, l’autre constructeur. Hubert Desjoyeaux se spécialise dans la conception et la construction des formules 40 et autres multicoques, et Michel s'y intéresse de près : Je suis venu à la compétition par la technologie. À force de bricoler des trucs, tu as envie de savoir si c'est efficace ou non, et la compétition, c'est là que les gens donnent le meilleur d'eux-mêmes. La fratrie Desjoyeaux accouchera ainsi d'une nouvelle génération de bateaux qui pulvériseront bien des records.
Le film Michel Desjoyeaux, navigateur solitaire raconte cette histoire, au fil de l’année 2008 qui précède sa seconde victoire au Vendée Globe, une victoire d’anthologie puisque, suite à une panne, il a pris le départ avec 40 heures de retard sur ses concurrents.
MICHEL DESJOYEAUX, NAVIGATEUR SOLITAIRE
par François Gauducheau (2008)
Qui est donc Michel Desjoyeaux, le plus titré des marins de course au large, que certains dans les milieux de la voile considèrent comme un extra-terrestre ?
Ce documentaire l'accompagne durant les 18 mois qui précèdent le départ du Vendée-Globe 2008, pour tenter de percer le mystère de cet homme exceptionnel, mais aussi de s'interroger sur ces grands shows médiatiques que sont les courses au large. Une réflexion sur la passion, le doute, les défis, la vie ordinaire, l'enfance… sur l'acharnement d'un être à faire coïncider la vie réelle avec ses rêves, malgré les obstacles et les difficultés liés à ce genre d'entreprise.
un film produit par >>> 24 images et iloz Productions
Le décor et l'envers du décor
par François Gauducheau
Depuis l'enfance, j'ai navigué sur toute sortes de voiliers et j'ai même eu la tentation de faire de la voile mon métier. Aujourd’hui encore, le pont d'un bateau est sans doute un des endroits au monde où je me sens le mieux. Mais voilà, plus fort encore que la mer, le cinéma m'attirait, un cinéma qui raconterait des histoires d'hommes et de femmes confrontés aux difficultés et aux joies de la vie, au mystère d'un monde toujours à construire et à reconstruire, sous toutes les latitudes, quel que soit l'âge, l'origine ethnique ou sociale... Cette passion a été la plus forte et je ne le regrette pas.
Il faut dire que ce ne sont pas les images de voile que l'on voit à la télé à chaque départ de course qui m'ont donné envie de faire quelque chose sur ce milieu. Elles sont toujours les mêmes, belles mais extérieures, convenues, sans âme parce que reliées à aucune histoire personnelle...
Alors quand j'ai rencontré Michel Desjoyeaux, sa famille et ses amis et que je me suis senti bien avec eux, j'ai eu l'intuition en approfondissant cette relation, que l'histoire de cet homme, si on la racontait bien, pouvait offrir l'occasion de réunir dans un même film, la magie de la mer et de la voile, et la découverte de beaux personnages. Qu'il y avait là matière à réflexion sur l'homme face aux défis qu'il se lance mais aussi sur l'évolution de la société depuis cinq ou six décennies.
Comment le marin garde-t-il sa liberté dans ce système (ce barnum dit Michel) qui vise à le transformer en homme-sandwich ? Je voulais montrer le décor et l'envers du décor dans le même film : les exploits spectaculaires à la voile et là, le quotidien, le domestique, le doute, les contradictions, les échecs, grands ou petits...
La vie, la vraie vie, celle dont nous cherchons à rendre compte dans les films documentaires, est constituée de ces deux facettes, ce qui la rend plus complexe, plus drôle souvent, plus triste aussi quelquefois, mais plus intéressante que ces images stéréotypées que l'on a l'habitude de voir et qui restent à la surface des choses.
MICHEL DESJOYEAUX
Michel Desjoyeaux est un navigateur français né en 1965 à Concarneau. Il vit, travaille et s'entraîne où il a grandi, en Bretagne sud, dans la commune de La Forêt-Fouesnant, devenu un haut lieu de la course au large. Spécialiste des courses en solitaire, Michel Desjoyeaux s’est formé un palmarès unique dans le monde de la voile. Il est l'un des navigateurs en solitaire les plus titrés et le seul a avoir réussit un doublé dans le Vendée Globe, en 2000-2001 et 2008-2009. Il a aussi remporté la Solitaire du Figaro (1992, 1998, 2007), La Route du Rhum (2002), La Transat Anglaise (2004) et La Transat Jacques Vabre (2007).
Surnommé le professeur par nombre de ses pairs, il a toujours été passionné par la technologie et les innovations. Il est à l’origine de nombreuses innovations techniques sur les bateaux qu’il a conçus, reprises ensuite par d'autres.
En 2010 il arrive 6e lors de la neuvième édition de la Route du Rhum. En 2013, il termine 7e lors de la Solitaire du Figaro en TBS.
En équipage il est également vainqueur de l'Istanbul Europa Race en 2009, du Vulcain Trophy en 2011 et du MOD European Tour en 2012.
En 1999, Michel Desjoyeaux a créé l’écurie de course au large Mer Agitée. Au-delà d’une plateforme technique et administrative, Mer Agitée a pour vocation de développer des synergies entre les projets pour une meilleure optimisation de chacun d’entre eux.
Élu Marin de l'année en 2007, ses qualités humaines reconnues par tous en font une personnalité attachante. Disponible et pédagogue, il ne perd jamais l’occasion de partager avec les autres son amour de la mer et du travail bien fait.
FRANÇOIS GAUDUCHEAU
François Gauducheau est né à Nantes en 1947. Il débute dans la réalisation documentaire à l’ORTF entre 1970 et 1980. De retour à Nantes il intègre Vidéo 44, une société locale de production de films institutionnels. Il ne tarde cependant pas à revenir à sa passion du documentaire et crée sa propre société, GF. Production. En 1997, il fonde l’Association des Producteurs audiovisuels de Pays de Loire. Cédant son entreprise au Groupe Her-Bak, il retrouve un statut d’auteur-réalisateur indépendant et réalise alors des documentaires pour la télévision en collaboration avec des sociétés de production régionales (Pois-chiche films, 24images, Odysséus productions, Plan Large, Aligal, Aber images...).
En 2008 pour gagner encore en liberté, il créé avec des proches la structure associative Primavista, qui met à disposition du matériel de tournage et de montage pour réaliser des essais, et des courts métrages.
La compétition, et après ?
OUEST FRANCE, Yves Aumont >>> Il y a chez lui une chose assez difficile à mettre à jour. Dans son entourage parfois on parle de lui comme d’un elfe.
L'OUEST EN MÉMOIRE >>> 2001 : Desjoyeaux au Tour de France à la voile, avec l'équipage de Jean-Pierre Dick
LE VENDÉE GLOBE >>> Je continue à avoir envie de faire du bateau, mais ce n’est pas la priorité. Je suis venu à la compétition par la mécanique, je reviens à mes premières amours sans que ça me coûte, puisque j’ai toujours joué sur les deux tableaux.
REGARDS SUR LA PLANÈTE, Maeva Demougeot >>> Portrait d'un navigateur engagé pour la planète. En 30 ans, Michel Desjoyeaux s’est imposé comme l’un des meilleurs skippers au monde. Si aujourd’hui, il délaisse quelque peu la compétition pour d’autres projets professionnels, la mer n’est jamais loin. Une relation presque fusionnelle sur laquelle il revient pour nous.
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