Stalker
Franchir le mur est un film dans lequel on entre à tâtons. Il fait nuit, il pleut, on est dehors en compagnie de Cyril et un mur se dresse devant lui. Devant tant d’adversité, le garçon garde son phrasé guilleret, teinté d’un accent pyrénéen.
Talonné par Edgar Imbault, Cyril fait sa vie dans les marges de Mellionnec. Venu du sud, il a rejoint ici sa copine et s’implante à sa manière : construit lui-même sa cabane, participe au jardin partagé ; une vie simple, hors de la société de consommation.
Le film trouve son apogée quand le réalisateur et son personnage retournent au petit matin sur le site qui s’était refusé nuitamment. Un bâtiment technique abandonné, muré, mais dont Cyril connaît les failles. On le suit dans la zone interdite, avec une légère excitation transgressive. L’intérieur du bâtiment est dévasté - les ruines de l’ancien monde - mais en montant dans les étages, le paysage se livre comme une promesse. Le jour se lève sur la campagne de Mellionnec, et bien des rêves sont encore possibles.
CYRIL, FRANCHIR LE MUR
CYRIL, FRANCHIR LE MUR
un film réalisé par Edgar Imbault (2019 - 15')
Il ne fait pas encore tout à fait jour quand Cyril arrive au pied de la station météo abandonnée. Ni la pluie, ni la découverte d'un mur en béton, fraichement posé et qui condamne l'entrée, ne peuvent gâcher son enthousiasme. Il y retournera et franchira l'obstacle pour atteindre le point d'où l'on devine au loin le village de Mellionnec. Entre explorations et moments de vie, Cyril se dévoile. Derrière sa barbe et ses dreads, se cache un jeune homme de 28 ans, attaché à la nature, constamment dans l'action et doté d'une soif de savoir et de partage qu'il aime mettre au service de la vie locale de Mellionnec.
Partir à l'aventure
Partir à l'aventure
par Edgar Imbault
Pour dresser le portrait de ce touche-à-tout qui semble, lui même, avoir du mal à se définir, il a fallu choisir parmi ses multiples facettes. Accepter qu'il n'était pas possible de montrer tout ce dans quoi il s'investit et tout ce à quoi il s'essaye.
L'envie de le montrer en mouvement et dans le partage s'est rapidement imposée. J'ai voulu le montrer dans sa façon de bouger, d'interagir avec son environnement, de regarder les choses et de sourire.
La réalisation du portrait a été pour moi un moment de recherche. J'ai eu un peu de mal à trouver ma place en tant que réalisateur, tournant d'abord en équipe, puis seul. Le film oscille donc entre deux ambiances : des séquences posées dans lesquelles je sens une certaine distance entre lui et moi, et des séquences plus embarquées, tournées seul, suivant Cyril dans ses explorations.
J'ai souhaité conserver et mettre en scène la relation que nous avions établi. Partir à l'aventure et filmer l'instant vécu avec lui m'a permis de montrer le plaisir sincère qu'il prend à faire découvrir et à partager.
L'exploration, qu'elle soit urbaine ou sauvage était aussi un moyen de présenter le parcours et les convictions de Cyril : des Pyrénées, dont il est originaire, à Mellionnec, où il s'est installé il y a bientôt deux ans, il se promène en dehors des sentiers battus, jonchés d'obstacles qu'il est toujours possible de contourner.
Edgar Imbault
Edgar Imbault
Après un BTS audiovisuel à Paris, Edgar Imbault arrive à Brest en 2013 pour poursuivre ses études d’image et son à l’université. Depuis l'obtention de son master il travaille en tant que preneur de son pour des tournages de documentaires et de fictions. En parallèle, il réalise un premier court métrage Tant qu'il restera du super, et des clips.
La réalisation du portrait de Cyril à Mellionnec lui a permis de s'essayer au documentaire et de se conforter dans ses envies de filmer et d'enregistrer le réel.
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