La gloire des héros
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Diffusion terminée
Avec Le Réseau Shelburn, sorti le 22 janvier au cinéma, Nicolas Guillou narre des faits héroïques en temps de nazisme, tout en faisant lui-même preuve de bravoure. Avec sa complice Alexandra Robert, il réalise un rêve fou : tourner un film de guerre, dans des décors et du matériel d’époque, des centaines de figurants et des dizaines d’acteurs… avec des moyens financiers insignifiants en regard de l’énormité du défi.
Il en faut de l’audace et de la ténacité, une foi inébranlable en son projet, pour être ainsi capable de tenir cinq années, mobiliser les troupes, galvaniser les énergies… Au final ce seront 70 000 heures de bénévolat qui permettront l’accomplissement de ce tour de force, et seulement 60 000 € de numéraires, l’équivalent d’un modeste budget de court métrage.
LE RÉSEAU SHELBURN
LE RÉSEAU SHELBURN
de Nicolas Guillou (2019)
Pendant la Seconde Guerre mondiale plus de 10 000 avions alliés s'écrasent sur le sol français. De 1943 à 1944, le Réseau Shelburn est mis en place par les alliés et la Résistance pour évacuer les aviateurs vers l’Angleterre. Leur exfiltration s'organise en Bretagne, à Plouha dans les Côtes du Nord. Le courage de ces hommes et de ces femmes sera-t-il suffisant pour que l’opération réussisse ?
>>> un film produit par Vent d’Ouest Distribution et Les mémoires de l'Histoire
Miracle Shelburn
Miracle Shelburn
par Claude Bénech*
Le premier mars 1943, Paul François Campinchi, rédacteur à la préfecture de police de Paris crée le réseau de résistance François Shelburn en collaboration avec les services secrets anglais. Ce réseau d’évasion est présent sur tout le territoire français, une structure complexe dont la plaque tournante est Paris. Les différentes cellules du réseau sont multiples avec ses services de dépistage, d’identification, de logistique, de sécurité, de faux papiers, de convoyage, d’hébergement etc. Les aviateurs rescapés, rapatriés de tous les coins de France et parfois d’Allemagne sont regroupés à Paris puis convoyés vers Saint-Brieuc ou Guingamp par le petit train des Côtes du Nord.
Anne Ropers y cache Guy Hamilton dont la BBC émet quotidiennement les messages personnels. Lorsque le Bonjour à tous à la maison d’Alphonse retentit, les pilotes et équipages sont dirigés vers le rendez-vous situé dans la maison de Marie et Jean Gicquel. À travers les champs de mines et par nuit sans lune, les colis (20 - 30 hommes) sont conduits jusqu’à la plage de l’Anse Cochat où attend une vedette rapide anglaise. Cette plage est cependant dominée par un poste allemand qui dispose d’armes redoutables et d’un puissant projecteur. Les résistants de Plouha convoient, hébergent, ravitaillent, ils vivent, jour et nuit, sous la menace de l’arrestation, de la torture, du peloton d’exécution ou de la déportation.
Au cours de huit opérations différentes, 135 aviateurs et 15 agents alliés ont été exfiltrés vers Dartmouth, sans un échec, aucune perte ni arrestation. Une véritable prouesse que l’état-major anglais qualifie de Miracle Shelburn.
* auteur de L'incroyable histoire du réseau Shelburn, éd. Coop Breizh
Extrait: François le Cornec annonce à Marie-Thérèse Le Calvez et Léonie la fin de l'opération Plouhatine. Marie-Thérèse se refuse à laisser tomber les aviateurs.
Rencontres décisives
Rencontres décisives
par Nicolas Guillou
En 2008, lors de l’écriture de la pièce de théâtre L’atelier Blanchaux qui se déroule en 1944, j'ai eu l’opportunité de rencontrer trois résistantes du réseau Shelburn sur le territoire de Plouha : Marie Gicquel, Anne Ropers et Marguerite Le Saux. L’idée germe alors de faire un film sur leur aventure et celle du réseau Shelburn, avec au-delà de l’envie de témoigner de cette histoire, la volonté de mettre en valeur le rôle des femmes dans la Résistance.
La principale contrainte a été celle de la durée du tournage qui s’est étalé sur plus de trois ans à partir de novembre 2014. Un tournage sur les lieux même de l’action, les lieux étant des portes vers l’Histoire, qui permettent de mieux s’en imprégner, avec une dimension émotionnelle qui nous dépasse et nous engage à en savoir plus.
Observer les falaises de la plage Bonaparte à Plouha permet de comprendre l’héroïsme de l’action des Résistants. On s’imprègne de l’histoire de M. Morin, membre du réseau Shelburn, qui hébergeait des aviateurs au nez et à la barbe des Allemands qui occupaient le bâtiment.
Nous avons été surpris de découvrir le nombre de passionnés d’Histoire sur le territoire. Lorsque le projet a été mis en route, énormément de gens ont offert leur aide sous toutes les formes : lieux, décors naturels, costumes, véhicules, matériel, accessoires... Les collectionneurs et les musées ont prêté main forte. Les musées de résistance en particulier, les structures officielles également, en particulier l’ONAC (Office national des Anciens Combattants). Grâce à eux, tout est devenu possible.
À travers cette aventure cinématographique, on a pu fédérer les énergies sur des projets très ambitieux, au service d’une cause : la mémoire des personnes qui ont œuvré pour la liberté. Il n’y a pas de petites actions. Ce projet a révélé la place de chacun, comme les maillons d’une chaîne. Tout le monde s’est senti investi par le sujet et par le fait d’être ensemble.
Ne pas ménager ses efforts
Ne pas ménager ses efforts
par Monique Bondoux *
L’histoire du réseau Shelburn est notre histoire, celle des plouhatins, hommes et femmes qui ont su se mobiliser dans le plus grand secret pendant l’occupation allemande, pour héberger, habiller, nourrir, soigner, cacher les aviateurs alliés qui tombaient sur le sol français.
Il était tout à fait logique que, portés par l’enthousiasme de Nicolas Guillou, nous l’aidions à rendre hommage à toutes ces personnes qui avaient risqué leur vie pour que nous gardions notre liberté. Alors, pendant presque cinq ans, une cinquantaine de bénévoles guidés par le réalisateur, plus les comédiens, figurants, menuisiers, couturières, coiffeuses, maquilleuses, costumières, documentaliste, peintres, accessoiristes, bricoleurs et bricoleuses, se sont réunis pour faire naître ce beau projet.
L’investissement de tous a été très fort. Personne ne comptait ses heures de présence sur les tournages (70 000 heures estimées au total), personne ne ménageait ses efforts, ne se plaignait de fatigue, ou n'a envisagé d’abandonner l’aventure. Ce projet était devenu le nôtre, celui de toute une équipe engagée, enthousiaste et solidaire. Pour nous tous bénévoles, la réalisation du film devait aboutir coûte que coûte. Elle fut une superbe aventure humaine. Elle nous a enrichis et fait prendre conscience de notre devoir de mémoire. Nous espérons que Le réseau Shelburn trouvera audience et reconnaissance auprès du public tant nous y avons mis toute notre énergie.
* Présidente des Mémoires de l'Histoire
Nicolas Guillou
Nicolas Guillou
Après un DESS informatique à l’Université de Rennes, Nicolas Guillou entame des études de théâtre, en parallèle à une carrière de conseil en informatique et de développement d’outils de communication.
Au fil des ans, le virus du cinéma l'emporte. En 2002, il crée la société Vent d’Ouest Productions, pour réaliser et distribuer des longs métrages. Il en écrit plusieurs, puis réalise son premier film : Terre de sang, avec Ginette Garcin et Dominique Paturel. En 2009, il sort Entre nous deux, avant de se lancer dans l'aventure du Réseau Shelburn.
Bonjour à tous dans la maison d'Alphonse
Bonjour à tous dans la maison d'Alphonse
COTES D’ARMOR >>> Entretien avec le réalisateur Nicolas Guillou
CLIO >>> Les résistantes et la Résistance : elles ont été, pendant cette période de défaite, d’oppression et d’humiliation nationale et individuelle, productrices d’espaces de liberté.
LE TÉLÉGRAMME >>> Le réseau Shelburn, un film pour la mémoire
L'EXPRESS >>> Anne Ropers, 25 ans à l'époque était hébergeuse. À l’occasion des soixante-dix ans du réseau Shelburn célébré à Plouha, elle raconte ses souvenirs.
7 janvier 2022 15:05 - Jean MARIE
Je viens de lire le livre (Coop Breizh)
"l'incroyable histoire du réseau Shelburn".
Superbe iconographie, explications claires, à lire absolument pour bien comprendre la complexité de ce réseau d'évasion. JM