Trou noir

Pour cette création, je me penche plus précisément sur la cosmologie scientifique. La supergravité – en résumé – est une théorie candidate à l'unification de la mécanique quantique et de la relativité générale. La mécanique quantique décrit les phénomènes physiques à l'échelle de l'atome, la relativité générale à l'échelle de l'univers. Le problème réside dans le fait que les principes fondamentaux de ces deux cadres théoriques sont contradictoires ; ils n'utilisent pas le même espace-temps. Il manque donc un trait d'union, une ultime équation à découvrir, celle qui permettrait d'aboutir à ce qu'on appelle la Théorie du tout, la formule qui pourrait notamment nous aider à décrire la matière noire.
L’un des formidables problèmes de la science contemporaine réside dans ce grand mystère de la matière noire. D’après les calculs, il existerait une matière et une énergie absolument invisibles et indétectables qui composerait 95% de l’univers. Le petit reste correspondrait à la matière ordinaire observable : les étoiles, les planètes, les gaz intergalactiques et les poussières. Alors, quelle est cette matière imperceptible et pourquoi nous est-il absolument impossible de l'observer ?
La supergravité fait partie d'un maillage de théories selon lesquelles il existerait des dimensions emberlificotées au cœur des imperceptibles particules de la matière, si petites qu'en dehors des mathématiques il est absolument impossible d'en démontrer l'existence. Et si l'on se tourne vers l’infiniment grand, il existe aussi des théories selon lesquelles notre univers ne serait qu'une infime tranche d'un ensemble infini d'univers parallèles...
Il existe un endroit où l'espace-temps est si malléable qu'il est possible de le courber jusqu'à le plier et le replier sur lui-même. C'est assez pratique car cela permet de fusionner plusieurs dimensions en une seule. Si vous formez un trou à travers ce feuilleté spatiotemporel vous pouvez réunir des figures d'époques différentes et, si vous vous y glissez, vous pouvez même les rejoindre. Cet endroit fabuleux existe. Il se trouve au croisement des théories scientifiques contemporaines et des imaginaires fantastiques tournés vers le futur. C'est l'endroit de la science, c'est l'endroit de la fiction.

Supergravité, s'appuie sur une fable fantastique : une astronome du futur provoque un précipité spatio-temporel qui lui permet de réunir trois autres chercheurs venant de temporalités différentes. Librement inspirés de l’histoire des révolutions scientifiques, ces personnages incarnent en trois figures des astronomes pionniers de la haute-antiquité, de la renaissance et du 20e siècle. Cette petite communauté scientifique se trouve en prise avec un mystère. L’obscurité laisse peu à peu apparaître une matière noire indéfinissable, un grand volume ellipsoïde, que nos quatre chercheurs rassemblés vont approcher, observer, explorer. Mais cette fable est un sous-texte, une esquisse narrative en creux, prétexte à la rencontre des corps, des objets et des vibrations sur le plateau.

Avec Supergravité j'évoque l’histoire de la science et le désir de comprendre l’univers sans aborder de front les théories mais en les poétisant, en créant une étrange fête, en essayant de guider les spectateurs à l’endroit précis où se logent l’euphorie, le doute, le vertige et toutes les émotions à l’œuvre dans la recherche scientifique.
Les spectacles que je conçois sont étroitement liés à ma pratique des objets et de la scénographie. J'aime partir d'un registre restreint de matériaux (images, accessoires, textes que j’écris), avec lesquels je provoque des expériences intuitives propices à la surprise et la sérendipité. Ces heureuses découvertes d'atelier associées à une situation dramatique se développent avec les comédiens, le compositeur et l’équipe technique pour composer peu à peu une écriture pour la scène.

dès 2002. Suivront Hippotheatron d’après le film Freaks de Todd Browning, puis une adaptation pour une version seul en scène de Gargantua de Rabelais. Parallèlement, il co-écrit avec Denis Athimon (Bob Théâtre) Nosferatu, Démiurge, Bartleby. Il écrit à quatre mains avec Charlotte Blin Beastie queen, Ma Biche et Mon Lapin. Il est aussi régulièrement sollicité en tant que scénographe et regard extérieur pour des projets de danse, conte, théâtre, musique. En 2018, il crée Ersatz, invité notamment au Mouffetard à Paris et au Festival TNB dans le cadre du Focus performing arts organisé avec L’institut Français et l’Onda. Cette pièce connait un vif succès au Théâtre du train bleu pendant le Festival d’Avignon off 2019. En 2020, il conçoit et met en scène Supergravité.

Elle écrit et interprète Soufre en 2012. La même année, elle conçoit et interprète avec Julien Mellano Ma Biche et Mon Lapin. Ces premiers spectacles sont présentés sur de nombreuses scènes en France et en Europe. En parallèle, elle écrit deux pièces pour 12 comédiens amateurs dans le cadre des ateliers de création du Théâtre du cercle à Rennes. En 2017, elle crée Fulmine au Quai, Centre dramatique national d'Angers Pays de la Loire. En 2020, elle collabore à la création de Julien Mellano, Supergravité. En parallèle, elle commence un travail de recherche pour son prochain spectacle : Muesli.

Parallèlement à son travail d’écriture, il développe activement l’improvisation en solo, en duo (François Jeanneau, John Greaves, Noël Akchoté, Boris Charmatz) ainsi qu’avec des comédiens et des écrivains (André Markowicz, Claro, Nathalie Richard, Pacôme Thiellement). En 2018, il conçoit et dirige Ici-bas - les mélodies de Gabriel Fauré (Sony Classical) avec Baum et une vingtaine de chanteurs qui clôtura le Festival d'Avignon 2018 dans la cour d'honneur. Il ne quitte pas pour autant le monde de la pop et sort en 2019 le deuxième album de son projet solo MellaNoisEscape.