(Dis)grâce

de Philippe Lucas (2019 - 52’)

Vincent, la trentaine, est un jeune visiblement bien dans sa peau, plutôt beau gosse et débordant de projets. Il serait un garçon comme les autres sans ces trois lettres qui lui collent à la peau depuis sa naissance : IMC, pour infirme moteur cérébral, un handicap physique qui perturbe très sérieusement sa motricité et son élocution.

>>> un film produit par Jean-François Aumaître et Aurélie Leroux - Aligal Production

par Philippe Lucas

Qu’est-ce qu’un handicapé ? Celui qui te fait croire que tu es normal... Ces quelques mots de la psychanalyste Simone Sausse m’ont accompagné durant le tournage de ce portrait de Vincent, au fil des saisons à un moment décisif de sa vie. À 28 ans, Vincent déborde de projets : consolider sa relation avec sa copine Mélina, cultiver son potager, choisir son nouveau tatouage ou la destination de son prochain road trip.

Ah oui, j’oubliais : Vincent est IMC. Cela ne se voit pas sur les photos,

mais c’est ce que l’on remarque avant tout lorsqu’on le rencontre pour la première fois. Avant ses yeux bleus, ses tatouages ou même ses deux chiens pourtant si turbulents.
Pour Vincent, la fin de l’hiver est attendue comme une libération, tant son corps le fait souffrir durant les longs mois d’hiver. C’est aussi au printemps qu’il saura s’il a gagné son pari de se lancer dans le maraîchage bio. Puis avec l’été il pourra sortir, exposer son corps aux rayons du soleil et retrouver le plaisir du surf.
Tourné au fil des saisons, ce film est l'histoire d’un jeune homme qui a construit sa propre normalité à la marge et qui a décidé d’affronter le regard des autres pour ne pas être réduit à son handicap.

Après des études de lettres et cinéma à Paris, Philippe Lucas gravit tous les échelons de la réalisation pour la télévision : il commence comme assistant de plateau puis éclairagiste avant de devenir régisseur et assistant réalisateur. Il commence à scénariser des documentaires et des courts métrages à la fin des années 80 et signe une quarantaine de films documentaires pour la magazine Littoral entre 1996 et 2017.
Philippe Lucas vit à Vannes depuis les années 90. Il est membre fondateur de l’ARBRE (Auteurs et réalisateurs de Bretagne) et des Artisans filmeurs associés. Il encadre des ateliers de réalisations dans les maisons de quartiers, pour des scolaires, des jeunes en difficulté ou des détenus.

OUEST-FRANCE >>> Philippe Lucas explique : Je trouvais que Vincent avait une façon de gérer le regard des autres intéressante.
FRANCE 3 >>> Ce film est le portrait d'un jeune homme qui a construit sa propre personnalité à la marge.
LITTORAL >>>> Cap sur l'association Vagdespoir à Guidel qui organise des week-ends handiglisse. Son objectif : faire changer le regard des personnes handicapées et des valides.